B. LA MODERNISATION DE RADIO FRANCE INTERNATIONALE

Le budget de RFI s'élève à 725 millions de francs en 1999, et à 745 millions de francs en 2000. Il est constitué à 99 % de ressources publiques (redevance : 38,3 % et subvention des affaires étrangères : 60,7 %). Les concours publics octroyés à RFI en loi de finances initiale ont diminué de 1,7 % entre 1997 et 1999, alors que l'ensemble de l'audiovisuel public a bénéficié d'une augmentation de 6,3 %. Cependant, RFI a réussi à diminuer son déficit budgétaire depuis 1996 (- 58 millions de francs), et devrait retrouver une situation budgétaire équilibrée en 1999.

En 1999, RFI a obtenu la fermeture de l'essentiel de ses émetteurs en ondes courtes, en réduisant ainsi ses frais de diffusion de 80 millions de francs. Cette économie a permis de résorber l'impasse du budget de 1998, mais la croissance des coûts salariaux et la diminution des concours publics, a limité le développement de RFI.

Les priorités du budget 1999 sont :

- la modernisation des équipements (adaptation aux technologies numériques) ;

- l'adaptation des moyens de diffusion (maillage du réseau de diffusion en modulation de fréquence et enrichissement des sites Internet) ;

- le renforcement du dispositif mis en place autour du Kosovo (surcoût de 6 millions de francs en 1999) ;

Pour 2000, les besoins de ressources supplémentaires s'élèvent à plus de 30 millions de francs (hors coût lié à la réduction du temps de travail à 35 heures), notamment du fait des glissements et ajustements (20,2 millions de francs) et de la numérisation de la production et de la diffusion (4 millions de francs).

Le budget du ministère des affaires étrangères prévoit une augmentation de la dotation de RFI de 20 millions de francs en loi de finances initiale, qui permet de retrouver un montant comparable à celui de 1999, avant l'abattement intervenu en cours d'exercice.

Toutefois, RFI souhaiterait développer sa présence dans les grandes métropoles mondiales, projet dont le coût s'élève à environ 30 millions de francs (création de radios " biculturelles " à Buenos Aires, Dublin, Rio, Los Angeles, San Fransisco, en Roumanie, à Beyrouth, pour lesquelles des négociations sont déjà engagées, mais également à Istanbul, Varsovie et Moscou, pour lesquelles des contacts sont en cours, et à Londres, Madrid, Rome et Athènes). RFI dispose de relais FM (modulation de fréquence) 24h/24 dans 80 villes, tandis que dans 170 autres villes, des radios partenaires reprennent des parties des émissions de RFI, notamment en langue étrangère.

RFI dispose de 18 rédactions en langues étrangères, contre près de 45 pour la BBC World Service.

La multiplication des émissions diffusée en modulation de fréquence est recherchée dans les pays libéralisés, tandis que le maintien de la diffusion en ondes courtes et en ondes moyennes est maintenue pour les pays " fermés ", ou qui n'apparaissent pas prioritaires (c'est le cas pour presque la totalité de l'Asie, où RFI possède très peu de relais de diffusion en modulation de fréquence). Les priorités de développement de RFI, outre les grandes métropoles mondiales, sont l'Afrique, ou elle dispose d'ores et déjà d'une position forte (l'audience se situe entre 23 et 43 % dans la plupart des capitales d'Afrique francophone), les pays d'Europe centrale et orientale, ainsi que le Moyen Orient. RMC Moyen-Orient, qui est intégrée à Radio France Internationale, dispose d'une audience estimée à 13 millions de personnes dans les pays du Golfe Persique, et l'audience atteint 14 % en Syrie, soit le meilleur score après la radio nationale. La diffusion des programmes en modulation de fréquence se développe actuellement, en Jordanie, à Bahrein et au Qatar, tandis que des projets sont en discussion pour le Maroc, le Liban et l'Egypte.

L'abandon progressif de la diffusion en ondes courtes participe de l'adaptation de RFI aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. La numérisation des techniques de production et de diffusion permet une diversification de l'offre de programmes. Les sites internet de RFI sont développés dans plusieurs langues, avec un contenu éditorial spécifique, et enregistrent plus de 50.000 connexions par jour, principalement en provenance d'Amérique du nord. Le développement des sites internet permet de combler les " trous " du maillage du réseau FM de RFI, et permet d'offrir une réception de qualité dans les zones dont la bande FM est saturée. Le dernier axe de développement envisagé concerne la diffusion par satellite, qui permettra une réception de qualité équivalente à la FM.

L'application de la réduction du temps de travail pose à Radio France Internationale, comme pour l'ensemble de l'audiovisuel public, des problèmes importants, et représente un surcoût considérable. Les gains de productivité pouvant être estimés à 6 %, des créations d'emplois à hauteur de 4 % des effectifs seront inévitables pour maintenir constants les moyens de RFI. Votre rapporteur regrette que l'application de cette mesure entraîne une nouvelle augmentation des frais de fonctionnement de RFI, qui sont particulièrement élevés.

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