IV. LE BUDGET COORDONNÉ DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

A. UNE INNOVATION DE LA LOI DE FINANCES INITIALE POUR 1998

En 1997, le Premier ministre a demandé au ministre de l'enseignement supérieur, de la recherche et de la technologie d'assurer au sein du gouvernement une coordination budgétaire des formations d'enseignement supérieur. En effet, si le ministre chargé de l'éducation nationale prend en charge la majeure partie de ces formations, un certain nombre d'entre elles dépendent d'autres départements ministériels.

L'article 113 de la loi de finances pour 1998 a donné à cette coordination budgétaire une base légale en disposant que "les ressources et les moyens alloués par l'Etat aux formations supérieures sont retracés dans un état récapitulatif annexé au projet de loi de finances, dénommé budget coordonné de l'enseignement supérieur".

C'est sur ce fondement que le MENRT a demandé aux ministères concernés par les formations d'enseignement supérieur de recenser pour 1997 et 1998 les moyens physiques (emplois) et financiers (crédits) afférents à ces formations en vue de la constitution d'un "jaune" budgétaire annexé au projet de loi de finances pour 1999.

B. UN EXERCICE DÉLICAT

1. Les difficultés liées à la définition du champ d'application du BCES

La définition du champ

Le champ du BCES est celui de l'ensemble des formations post-baccalauréat, publiques ou privées (si elles bénéficient de fonds de l'Etat), qu'il s'agisse de formation initiale, de formation professionnelle continue (diplomante et de longue durée) ou de formation spécialisée ou d'application, y compris les écoles de formation des agents de l'Etat. Il a été décidé en outre d'inclure dans le BCES les sections de techniciens supérieurs et les classes préparatoires aux grandes écoles.

Les difficultés liées au champ

Certains secteurs de formation ne remplissent pas tous les critères d'introduction au BCES, sans qu'il faille pour autant les exclure d'emblée. Il s'agit de formations pour lesquelles le baccalauréat n'est pas un pré-requis (comédiens ou danseurs au ministère chargé de la culture, sportifs au ministère de la jeunesse et des sports) mais qui délivrent, à la sortie, des diplômes homologués à des niveaux post-baccalauréat.

Par ailleurs, certains ministères ayant sous leur tutelle des écoles de formation de fonctionnaires (école nationale d'administration, instituts régionaux d'administration, écoles des impôts, des douanes, du cadastre et du trésor) ont exprimé le souhait de ne pas intégrer ce type d'établissements dans le BCES.

Mais le périmètre du BCES est logiquement appelé à évaluer. Ainsi, le BCES pour 2000 intègre une partie des crédits du ministère des affaires étrangères correspondant à la rémunération des personnels chargés de la gestion des crédits relatifs à l'enseignement supérieur, notamment les bourses versées aux étudiants étrangers en France et aux étudiants français à l'étranger, et d'autre part, le montant des bourses versées.

En outre six écoles nationales d'art en région dépendant du ministère de la Culture ont été ajoutées dans le BCES.

Au total, et sans tenir compte des réserves évoquées ci-dessus, le champ du BCES devrait comprendre, dans le domaine de l'enseignement public, l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur relevant du MENRT, auquel il conviendra d'ajouter environ 640 établissements dont 37 écoles d'ingénieurs.



Pour un certain nombre d'établissements, seules certaines formations dispensées relèvent de l'enseignement supérieur. C'est le cas notamment des structures du ministère de la jeunesse et des sports qui délivrent à la fois des diplômes de niveau IV et d'autres de niveau III. Par ailleurs, les formations aux professions sociales et de santé sont souvent préparées dans des établissements publics dont l'activité principale n'est pas liée à l'enseignement supérieur (centres hospitaliers par exemple).

C'est pourquoi il convient parfois d'ajouter ou de combiner à l'approche en termes d'établissements, une logique transversale faisant prévaloir la nature des formations offertes ; ce qui n'est pas sans poser un certain nombre de difficultés à caractère technique.

2. Les difficultés techniques

Il est parfois difficile d'isoler précisément les crédits destinés à l'enseignement supérieur, à l'intérieur de dotations globales allouées à des établissements ou des formations dont le rapport avec celui-ci n'est pas exclusif.

En outre, l'approche des moyens consacrés aux STS et CPGE, intégrés dans les dotations globales pour les lycées s'avère difficile.

En résumé, la volonté d'intégrer un certain nombre d'établissements et de formations dans le champ du BCES se heurte sur un plan technique, à la politique de globalisation des moyens mis en oeuvre depuis plusieurs années et dont l'efficacité réelle exclut toute remise en cause.

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