CHAPITRE II

LA NOUVELLE ORGANISATION DU SGDN

Le SGDN est l'instrument privilégié du chef du Gouvernement pour l'exercice des responsabilités, en matière de direction générale de la défense, qu'il tient de l'article 21 de la Constitution. Au titre de sa mission en matière de secrétariat des Conseils et Comités de défense, telles qu'elles ressortent du décret de janvier 1978 fixant ses attributions, le SGDN est également conduit à travailler en liaison étroite et permanente avec la Présidence de la République.

La mise en oeuvre de la réforme, conçue en 1995, a été prolongée depuis 1998. Son activité a été recentrée sur ses missions et attributions, mais dans le même temps, de nouvelles responsabilités lui ont été reconnues, à l'instar de l'intégration du SCSSI dans son budget. Aux cinq " pôles " retenus par la réforme de 1995 pour caractériser les différents domaines d'intervention du SGDN se substituent désormais quatre directions, un service (le SCSSI) et un secrétariat permanent pour le CIR.

1. La direction chargée de la protection et de la sécurité de l'Etat (PSE)

Au premier rang des missions de l'ancien pôle " défense et nation " figure la sécurité des télécommunications et réseaux de l'Etat et son adaptation au développement des nouvelles technologies et à leur vulnérabilité. Ainsi, elle coordonne une action interministérielle pour le passage à l'an 2000 des systèmes informatiques impliqués dans la défense et la sécurité. Elle fera également des propositions tirant les conséquences de cette expérience.

Le redressement des crédits du PCD pour 2000 résulte du bilan produit par cette direction PSE, en 1999, sur les risques contre le terrorisme nucléaire, chimique et biologique.

En février 1999, un exercice national ( Montségurnat ) concernant la sécurité de nos installations nucléaires militaires a également été organisé. Une refonte de la planification des exercices de défense et de sécurité est en cours avec, en parallèle, une relance de la réflexion interministérielle sur la protection et la sécurité sur le territoire.

La direction PSE a contribué à la préparation du projet de loi portant organisation de la réserve et du service de défense.

Dans le domaine de la protection du secret défense, ses missions sont désormais tournées vers l'Europe et l'international avec le pilotage de l'harmonisation des règles européennes, et la cohérence des accords de sécurité avec les priorités de notre politique de défense.

Enfin, elle dispose pour ses responsabilités en matière de liaisons gouvernementales du CTG dont il est traité dans le chapitre suivant.

2. La direction des affaires internationales et stratégiques (AIS)

Cette direction, qui a conservé sa désignation précédente, a vu son rôle de synthèse, de préparation d'arbitrage et de veille prospective, prendre une ampleur inhabituelle en raison d'échéances, mais surtout de crises internationales. Elle a été sollicitée pour la tenue de réunions, la coordination et la synthèse de renseignements lors des événements du Kosovo. Elle a également contribué à la préparation des négociations et des missions postérieures à la crise.

La direction AIS a également rempli son rôle préparatoire et de synthèse pour :

- le sommet de l'OTAN d'avril 1999 ;
- les travaux en faveur de l'Europe de la défense ;
- la prochaine présidence française de l'Union européenne au deuxième semestre 2000 ;
- les restructurations des industries de défense des principaux partenaires européens, avec la direction TTS ;
- les conséquences de l'évolution de la situation en Russie.

3. La direction technologies et transferts sensibles (TTS)

L'activité de cette direction s'exerce dans le contrôle des exportations de matériel de guerre, la lutte contre la prolifération, la politique nucléaire et spatiale, le développement des nouvelles technologies et les activités scientifiques intéressant la Défense.

Le contrôle des exportations d'armement constitue une priorité majeure assignée par le Premier ministre, qui est assurée dans le cadre de la Commission interministérielle d'études d'exportations des matériels de guerre (CIEENG) et de la préparation de directives. Cette activité, de plus en plus lourde, nécessitera un renforcement des moyens qui sera engagé dès 2000.

La direction anime également le Comité d'action scientifique de la défense (CASD), qui est chargée de valoriser la recherche publique au profit de la défense et de protéger le patrimoine technique et scientifique de ce domaine.

Au travers des actions de direction, d'animation et d'élaboration de règles qu'elle exerce, souvent au sein de divers organismes, la dimension européenne de la politique d'exportation s'affirme progressivement.

4. La direction de l'administration générale

Dans le cadre de sa gestion administrative et financière, cette direction accompagne l'évolution des missions du SGDN par la restructuration des services qu'elle nécessite et la mise à niveau des moyens en matériels.

Si l'ancien pôle " économie et défense " a disparu de par le transfert au ministère de l'économie et de l'industrie de l'action en faveur de " l'intelligence économique ", l'activité du pôle " affaire juridique et européenne " (AJE) est désormais assurée par un conseiller qui apporte son soutien dans le domaine juridique aux différents services du SGDN.

En outre, le secrétariat permanent du CIR a poursuivi ses travaux pour l'exécution du Plan national de renseignement (PNR) actuel et prépare le prochain. Il a surtout assumé, de façon quotidienne, au premier semestre 1999, des travaux de synthèse du renseignement sur le conflit du Kosovo et la préparation des dossiers nécessaires aux Comités et Conseils restreints.

Le service central de la sécurité des systèmes d'information (SCSSI) est présenté dans le chapitre IV.

Le tableau ci-après présente la répartition des effectifs réels entre les différentes directions et services au 30 juin 1999. Ces effectifs regroupent la totalité des personnels affectés au titre des tâches de conception et d'exécution.



NB - La différence entre les droits budgétaires (234) et les effectifs réels correspondants (218) était provisoire et devait être comblée à la rentrée 1999 :

- soit par l'arrivée des personnels à l'issue de la relève de l'été ;

- soit par des opérations de recrutement en cours.

Il reste que la mobilité du personnel militaire permet difficilement de pourvoir en permanence la totalité des postes budgétaires.

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