III. LES DÉPENSES

Le BAPSA est voté en équilibre, ses dépenses sont donc d'un montant équivalent à ses recettes et s'établissent à 87,901 milliards de francs pour 2000 (hors restitutions de TVA).

Le BAPSA comprend trois titres de dépenses :

• le Titre I comporte les frais financiers (intérêts payés sur les emprunts de l'année) ;

• le Titre III a longtemps concerné l'ensemble des moyens des services ; toutefois, depuis la loi de finances pour 1999 les dépenses de personnel et de fonctionnement ont été transférées au budget du ministère de l'agriculture et de la pêche ; il ne reste donc plus dans ce titre qu'une ligne budgétaire consacrée aux restitutions de crédits de TVA ;

• le Titre IV concerne les interventions publiques ; c'est de loin le titre le plus important du BAPSA (plus de 99,8 % du total) puisqu'il regroupe l'ensemble des dépenses de sécurité sociale du régime des non-salariés non-agricoles.

Montants des crédits pour 1998, 1999 et 2000 par titre

(en millions de francs)

 

Crédits votés 1998

Crédits votés 1999

Evolution 98/99 (%)

Crédits demandés 2000

Evolution 99/2000 (%)

Titre I - Dette

220

173

- 21,4 %

230

+ 32,9 %

Titre III - Moyens des services

4.954

5.185

+ 4,7 %

5.511

+ 6,3 %

Personnel

2.885.216

0

-

0

-

Fonctionnement

5.149.246

0

-

0

-

Dépenses diverses

dont restitutions de TVA

4.946

4.863

5.185

5.185

+ 4,8 %

+ 6,6 %

5.511

5.511

+ 6,3 %

+ 6,3 %

Titre IV - Interventions publiques

87.869

88.989

+ 1,3%

87.751

- 1,4 %

Total (hors rest. de TVA)

88.180

89.162

+ 1,1 %

87.901

- 1,4 %

Total (y.c. restitutions de TVA)

93.043

94.347

+ 1,4 %

93.412

- 1,0 %

Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie

A. LES DÉPENSES D'INTÉRÊTS DU TITRE I

La baisse des taux d'intérêts et les conditions réactualisées de la convention d'ouverture de crédit à court terme avaient permis en 1997 et 1998 de diminuer le coût de l'emprunt. Depuis 1999, le dérapage de l'encours des emprunts conduit à une majoration des dépenses d'intérêt que l'on retrouve dans le projet de BAPSA pour 2000.

Montants des dépenses d'intérêts du BAPSA depuis 1995

(en millions de francs)

 

1995

1996

1997

1998

1999*

2000*

Montant

280,92

267,99

185,35

171,27

220,00

230,00

Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche (* prévisions)

En effet, un dérapage des encours d'emprunt est visible sur l'exercice 1999 : un écart de l'ordre de 2 milliards de francs de l'encours mensuel d'emprunt est notable entre 1998 et 1999. Cette situation est probablement due à la réduction du montant de la subvention budgétaire d'équilibre. En effet, en début d'année, le BAPSA doit décaisser un trimestre de prestations vieillesse et faire face aux prestations d'assurance maladie : pour financer ces prestations il ne dispose que de la subvention budgétaire qui est mobilisable à volonté (dans une proportion de 80 %), les autres recettes n'étant perçues que plus tard. Une subvention budgétaire réduite conduit donc à un encours d'emprunt supérieur.

La Caisse centrale de Mutualité sociale agricole (CCMSA) est autorisée à recourir à l'emprunt pour régler les prestations. A cet effet elle a signé une convention d'ouverture de crédit à court terme dans la limite de 10,5 milliards de francs avec le Crédit agricole Indosuez, la Caisse régionale de Crédit agricole mutuel de Paris et d'Ile de France et la Banque nationale de Paris. Le BAPSA verse à la CCMSA dès qu'il en a la disponibilité, la somme nécessaire pour le remboursement du capital et prend en charge les frais financiers.

Ce plafond de crédit de 10,5 milliards de francs devrait être révisé : l'article 31 du projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit de le porter à 12,5 milliards de francs. Le plafond actuel a en effet été presque atteint en 1999 et devrait être dépassé en 1999.

B. LES DÉPENSES D'INTERVENTION (TITRE IV)

Le tableau suivant fait apparaître avec plus de détail les dépenses du titre IV - Interventions publiques.

Dépenses d'intervention du BAPSA 1998, 1999 et 2000, évolution

(en millions de francs et %)

Nature des dépenses

Crédits votés 1998

Crédits votés 1999

Evolution 98/99

Crédits demandés 2000

Evolution 99/2000

Assurance vieillesse

49.041

50.285

+ 2,5 %

49.091

- 2,4 %

Assurance veuvage

12

12

-

12

-

Assurance maladie, maternité et invalidité

33.756

33.794

+ 0,1 %

33.859

+ 0,2 %

Contribution à la modernisation de l'assurance maladie


100


100


-


100


-

Prestations familiales

4.085

3.948

- 3,3 %

3.801

- 3,7 %

Prise en charge et étalements de cotisations

110

100

- 9,1 %

90

- 10,0 %

Autres dépenses 10( * )

765

750

- 13,0 %

798

+ 6,4 %

Total Titre IV

87.180

88.989

+ 1,3 %

87.751

- 1,4 %

Source : Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie

1. Les prestations d'assurance vieillesse

Les prestations d'assurance vieillesse s'établissent 11( * ) à 49,091 milliards de francs , elles demeurent le principal poste des dépenses du BAPSA (55,9 % du total des dépenses hors restitutions de TVA 12( * ) ). Après une hausse de 2,5 % entre 1998 et 1999, elles diminuent à nouveau de 2,4 % en 2000 pour retrouver un niveau proche de celui de 1998.

Les retraites agricoles sont régulièrement revalorisées depuis quelques années et en 2000 il faut notamment comptabiliser l'extension en année pleine de la mesure décidée l'an dernier (pour un coût supplémentaire de 400 millions de francs par rapport à 1999). Néanmoins, la diminution des effectifs 13( * ) entraîne cette année une baisse du montant total des prestations versées.

Evolution du nombre de bénéficiaires des prestations vieillesse

Vieillesse

1996

1997

1998

1999

Bénéficiaires

1.727.031

1.730.000

1.738.700

1.737.130

Evolution / n-1

+ 0,6 %

+ 0,2 %

+ 0,5 %

- 0,9 %

Rapport cotisants / bénéficiaires

0,46

0,44

0,41

0,40

Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche

Toutefois, un arbitrage tardif a permis lors du vote du projet de BAPSA en première lecture à l'Assemblée nationale de prévoir une nouvelle étape du plan 1997-2002 de revalorisation des petites retraites agricoles de l'ordre de 1,6 milliard de francs en année pleine, consacrée à la revalorisation des montants minimum de pensions. Cette mesure devrait toucher 780.000 personnes en 2000.

2. Les prestations d'assurance maladie, maternité et invalidité en évolution modérée

Les dépenses d'assurance maladie, maternité et invalidité, qui constituent le deuxième poste de dépenses du BAPSA après les prestations vieillesse (38,6 % du total), devraient s'établir pour 2000 à 33,86 milliards de francs. La modération de l'évolution de ce poste (+ 0,2 %) par rapport à 1999 peut s'expliquer par deux facteurs :

• la réduction continue du nombre de bénéficiaires ;

Evolution du nombre de bénéficiaires des prestations maladie

Maladie

1996

1997

1998

1999

Bénéficiaires

2.547.901

2.472.311

2.405.170

2.333.000

Evolution / n-1

- 2,8 %

- 3,0 %

- 2,7 %

- 3,0 %

Rapport cotisants / bénéficiaires

0,24

0,24

0,24

0,24

Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche

• les mesures générales de régulation des dépenses de santé qui s'appliquent au régime agricole comme aux autres régimes ; elles ont pour effet de modérer la dépense de santé.

Le remboursement moyen par personne protégée dans le régime des exploitants agricoles pourrait passer, selon les estimations, de 14.069 francs en 1999 à 14.530 francs en 2000 . L'augmentation du coût des prestations et de la consommation médicale moyenne entraîne donc un ajustement des crédits au BAPSA de 265 millions de francs supplémentaires.

L'article 33 de la loi d'orientation agricole a étendu la prise en charge des frais de remplacement des agricultrices en raison de la maternité . Cette mesure entraîne un surcoût pour le BAPSA de l'ordre de 45 millions de francs en 2000.

L'effet conjugué de la réforme sur la contribution maladie universelle et de la suppression de la contribution du BAPSA au financement de l'assurance personnelle entraînera en 2000 selon le " bleu " une diminution des dépenses de l'ordre de 210 millions de francs.

On note que la contribution du BAPSA à la modernisation de l'assurance maladie est dotée, en 2000 comme en 1999 et en 1998, de crédits d'un montant de 100 millions de francs .

3. Les prestations familiales en décroissance continue

Les dépenses de prestations familiales sont évaluées à 3,8 milliards de francs pour 2000. Elles constituent, loin derrière les prestations vieillesse et maladie, le troisième poste des prestations avec 4,3 % du total.

Elles continuent leur décroissance (- 3,7 % par rapport à 1999) en raison de la réduction continue du nombre de bénéficiaires qui entraîne une mesure nouvelle négative de 149,3 millions de francs. En effet, la population agricole diminue, elle vieillit et le célibat se développe.

Le tableau ci-dessous montre que la diminution du nombre de bénéficiaires étant supérieure à la décrue du nombre de cotisants, le ratio bénéficiaires / cotisants s'améliore de façon continue.

Evolution du nombre de bénéficiaires des prestations agricoles

Bénéficiaires

1996

1997

1998

1999

Enfants

297.829

282.857

260.181

255.278

Evolution / n-1

- 5,2 %

- 5,0 %

- 8,0 %

- 1,9 %

Familles

127.620

121.244

111.636

109.423

Rapport cotisants / enfants bénéficiaires

2,18

2,23

2,36

2,33

Rapport cotisants / familles bénéficiaires

5,08

5,20

5,50

5,44

Source : Ministère de l'agriculture et de la pêche

4. L'étalement et la prise en charge des cotisations sociales des agriculteurs en difficultés en forte diminution

Ce chapitre permet de financer trois mesures :

• les échéanciers de paiement des cotisations d'exploitants en difficultés accordés par les caisses de Mutualité sociale agricole (MSA) ;

• la prise en charge partielle d'arriérés de cotisations (pour les agriculteurs dont la viabilité de l'exploitation est compromise) ;

• le report de cotisations dans des cas exceptionnels comme la crise de la vache folle.

Les crédits qui y figurent sont en diminution continue : 90 millions de francs en 2000 après les 100 millions de francs de 1999 et les 110 millions de francs de 1998. En deux ans , ces crédits ont donc diminué de 18 %.

Cette évolution présentée dans le fascicule budgétaire du BAPSA comme résultant principalement de la réduction du nombre de bénéficiaires s'interprète plutôt comme une modification des objectifs : il ne s'agit désormais plus de prendre en charge toutes les cotisations mais seulement de rééchelonner les cotisations maladie.

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