Audition de Mme Annick ALPÉROVITCH,
Directrice de l'unité Inserm 360 à la Pitié-Salpétrière

(28 mars 2001)

M. Gérard Dériot, Président - Je vous remercie d'avoir répondu à notre convocation. Je rappelle que vous êtes Madame Annick Alpérovitch, Directrice de l'unité INSERM 360 à la Pitié-Salpétrière. C'est en tant que Directrice de ce service et de vos fonctions d'épidémiologiste que vous êtes auditionnée aujourd'hui dans le cadre de la commission d'enquête sur les farines animales du Sénat et que, dans le cadre de cette commission d'enquête, nous sommes obligés de vous faire prêter serment.

Le président rappelle le protocole de publicité des travaux de la commission d'enquête et fait prêter serment à Mme Alpérovitch.

M. le Président - Pouvez-vous nous donner votre avis sur ce problème ESB et surtout sur la maladie de Creutzfeldt-Jakob et l'épidémie qui a pu se développer ? Ensuite, nous poserons les questions qui nous sembleront utiles pour éclairer notre investigation.

Mme Annick Alpérovitch - Je vais brièvement situer le contexte général des recherches que nous avons en cours sur la maladie de Creutzfeldt-Jakob, recherches que nous avons commencé à mettre sur pieds fin 1990. Pourquoi en 1990 entreprendre des études épidémiologiques sur cette maladie ? C'est avant tout dans un objectif de connaissance. La maladie de Creutzfeldt-Jakob est une maladie passionnante, la maladie sporadique, sans parler du nouveau variant qui nous préoccupe actuellement, sur lequel on sait encore très peu de chose. En 1990 il y avait eu très peu d'études cas témoin pour trouver les facteurs de risque de la maladie sporadique. Des éléments nouveaux étaient connus depuis peu de temps, en particulier les facteurs génétiques qui influencent la susceptibilité à la maladie. En 1990, il nous avait paru intéressant, sur un plan de connaissance scientifique épidémiologique de la maladie, d'entreprendre une étude sur l'ensemble du territoire national sur l'incidence et les facteurs de risque de la maladie de Creutzfeldt-Jakob essentiellement sporadique puisque à l'époque il n'était pas question de nouveaux variants. C'était la préoccupation principale de notre recherche et l'objectif principal. Il y avait déjà à cette époque, en arrière-plan de cette étude, une préoccupation de santé publique.

A la fin de 1990, l'épidémie d'ESB en Grande-Bretagne était déjà importante ; il y avait déjà plusieurs centaines de cas à l'époque par an en 1991 et 1922 ; on a culminé en 1993 à 30 000 cas par an. En 1990 l'épidémie était déjà importante. Cette épidémie remettait en question un certain nombre de postulats qui venaient de la recherche expérimentale, et en particulier que la barrière entre les espèces, si elle n'était pas absolue, était cependant assez solide pour que la possibilité d'un passage inter espèce dans des conditions naturelles apparaisse comme très peu probable. L'épidémie d'ESB remettait en question ce postulat. En 1990 en effet, l'hypothèse qui a été faite assez rapidement est que l'épidémie avait pour origine l'adaptation d'une souche scrapie aux bovins, même si cette hypothèse est remise en question aujourd'hui. En 1990, c'était l'hypothèse principale.

L'autre postulat que remettait en question l'épidémie d'ESB et qui reposait également sur des faits expérimentaux est la très faible probabilité d'un passage inter espèces par voie orale dans des conditions naturelles. En laboratoire il fallait se placer en situation extrême pour obtenir ce passage. L'épidémie d'ESB en Grande-Bretagne montrait que dans des conditions naturelles, exceptionnelles mais naturelles, il pouvait y avoir transmission inter espèces de la maladie par voie orale puisque non seulement les bovins étaient contaminés par voie orale, mais aussi d'autres espèces comme des chats et des animaux de zoo.

Cette souche de Prion responsable de l'ESB ayant été transmise à différentes espèces, il fallait ne pas complètement écarter la possibilité, même s'il elle paraissait très peu probable, qu'elle puisse se transmettre à d'autres espèces et bien sûr l'espèce humaine.

Un moyen de disposer d'une alerte si ce passage devenait réalité est de disposer de données épidémiologiques très solides sur la maladie de Creutzfeldt-Jakob pour détecter tout changement de la fréquence de cette maladie qui pourrait constituer une alerte et ce réseau mis en place en France pour surveiller l'incidence de la maladie sur le territoire était en relation avec le réseau qui se mettait en place en Grande Bretagne pour surveiller l'incidence de la maladie de Creutzfeldt-Jakob dans ce pays et dans d'autres pays européens comme à ce moment-là l'Allemagne, l'Italie, la Slovaquie et les Pays Bas, qui ont fait partie du premier réseau de surveillance de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Ce premier réseau européen a commencé à travailler en 1993.

Les événements et l'évolution que vous connaissez ont montré l'importance d'avoir mis sur pied cette surveillance. Lorsque les 2 premiers cas de nouveaux variants de la maladie de Creutzfeldt-Jakob sont survenus en Grande Bretagne avec des décès à la fin 1995, les données dont disposait l'ensemble du réseau européen, qui montraient que la maladie sporadique n'existait pas pratiquement aux âges où on avait observé le nouveau variant -les 2 premiers cas publiés avaient moins de 20 ans-, l'ensemble des données recueillies au niveau du réseau européen qui travaillait depuis plus de 3 ans permettaient de dire que, dans ce réseau, on n'avait observé aucun cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob à ces âges, en dehors des cas iatrogènes liés à l'hormone de croissance, et que donc il se passait là probablement un phénomène qui méritait l'attention, même si on ne savait pas à ce moment qu'il s'agissait d'un nouveau variant et de la transmission à l'ESB.

Voilà le contexte général de nos recherches. Notre travail consiste à essayer de faire un enregistrement le plus exhaustif de tous les cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob survenant en France, qu'il s'agisse de maladie sporadique, génétique, ce travail se fait en relation avec le Centre National de Référence pour les maladies iatrogènes, et bien sûr de nouveaux variants.

L'ensemble du dispositif de surveillance est cordonné depuis l'année dernière par l'Institut National de la Veille Sanitaire, à qui nous transmettons de manière régulière des données sur la fréquence des formes de la maladie en France et l'Institut National de la Veille Sanitaire transmet les données françaises au niveau européen.

Concernant la maladie sporadique, qui est de très loin la plus fréquente en France, depuis que le système de surveillance a été mis en place, nous avons observé une augmentation régulière du nombre de cas de maladie sporadique. L'incidence de la maladie est passée d'une quarantaine de cas par an en 1992, qui est la première année où nous avons disposé de données considérées comme exhaustives pour l'ensemble du territoire, d'une quarantaine de cas en 1992 donc à 80 en 1999 2000 ; le nombre de cas que nous avons recensés a doublé au cours de cette période de 12 ans, tout en restant très modéré puisque nous sommes passés de 40 à 80 par an.

Lorsqu'on regarde un peu plus en détail cette tendance à l'augmentation de l'incidence, on s'aperçoit qu'elle s'explique essentiellement par une augmentation de l'incidence chez les personnes les plus âgées, alors qu'on observe pas d'augmentation de l'incidence avant 60 ans. Ce phénomène d'augmentation de l'incidence parmi les groupes d'âge les plus âgés se retrouve dans l'ensemble des pays européens qui surveillent la maladie, quel que soit leur niveau d'exposition à l'ESB. Il est interprété généralement comme le résultat d'une meilleure surveillance de la maladie qui, probablement, auparavant, était sous-estimée dans les groupes d'âges les plus âgés.

Nous avons aussi étudié la répartition des cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob sporadiques sur l'ensemble du territoire à la recherche d'éventuels foyers de la maladie qui pourraient nous mettre sur la piste de facteurs de risque. Je parle là de la maladie sporadique classique. En fait l'analyse que nous avons faite ne montre pas de résultat très important. Le seul foyer potentiel qu'a mis en évidence l'analyse statistique est un petit foyer de 3 cas dans le sud-ouest de la France mais il faut être très prudent dans l'interprétation des foyers parce que l'effet du hasard peut expliquer des occurrences exceptionnelles. Il est très difficile de retrouver un lien entre des cas dans un petit foyer parce que des personnes vivant dans une même région ou un même village depuis des années, parfois depuis leur naissance, ont des habitudes communes qui ne permettent pas de faire un lien entre ces habitudes et l'origine de la maladie.

Nous avons comparé les facteurs de risque des malades atteints de maladie de Creutzfeldt-Jakob sporadique à ceux de témoins sans mettre en évidence de résultat très net en dehors, mais c'est retrouvé dans toutes les études et depuis longtemps, d'un discret excès de cas parmi les professions liées à l'agriculture ou à l'élevage, mais c'est un résultat connu depuis longtemps et qui existait bien avant l'apparition de l'ESB en Grande Bretagne. Concernant le nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, le premier cas français est survenu pratiquement en même temps que les premiers cas britanniques. Le premier patient est décédé en 1996. Ses premiers symptômes étaient survenus 12 à 18 mois plus tôt. Le premier cas est survenu en France en même temps que les premiers cas en Grande Bretagne. Depuis ce premier cas il y a eu un autre cas confirmé en France qui est décédé en 2000. Actuellement, il y a un troisième cas probable sur la base des critères cliniques disponibles.

Il n'y a pas, à notre meilleure connaissance aujourd'hui, d'autre cas de nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob en cours d'évolution en France. En termes de nouveau variant, la situation épidémiologique générale en Europe est de 96 cas confirmés ou probables en Grande Bretagne, 3 cas en France et un en Irlande. Il n'y a de cas dans aucun autre pays européen.

M. Jean Bizet, rapporteur - L'évolution au cours de l'année passée du nombre de cas britanniques de nouveaux variants de la maladie de Creutzfeldt-Jakob a-t-elle pour conséquence de réévaluer dans un sens pessimiste les estimations réalisées pour la France ? L'an passé, on est passé à 29 cas en Angleterre.

Mme Annick Alpérovitch - Je ne crois pas que cela doive être interprété de manière pessimiste. Si on fait l'hypothèse que la durée d'incubation de nouveaux variants pourrait être au minimum de l'ordre de 15 à 20 ans et que l'on voit l'image de ce qu'a été l'allure de l'épidémie d'ESB en Grande Bretagne, on peut s'attendre, avec les premiers cas diagnostiqués en 1985 -il y avait une cinquantaine de cas puis augmentation très rapide jusqu'en 1989, où les premières mesures de réduction de risque ont été prises en Grande Bretagne avec interdiction de certains tissus dans l'alimentation humaine, dans cette période, il y a eu augmentation très forte de l'exposition de la population anglaise _cette période a probablement duré 5 ans- sans mesure de réduction de risque-, on doit s'attendre à trouver pendant au moins 5 ans et peut-être plus une augmentation de l'incidence de la maladie en Grande Bretagne parallèle à l'augmentation de l'exposition qui a eu lieu entre 1985 et 1990. On pourrait s'attendre à ce que l'année prochaine on puisse avoir plus de cas qu'en 2000 sans que cela puisse être considéré comme un élément alarmant. C'est un élément attendu compte tenu de l'allure de l'épidémie d'ESB. Entre 1985 et 1990, la population de Grande Bretagne a été de plus en plus exposée sur cette période de 5 ans, et on voit actuellement, et c'est plutôt bon signe car cela veut dire peut-être que la durée d'incubation est peut-être moins longue qu'on ne pourrait le craindre, on voit actuellement une augmentation du nombre de cas, qui pourrait encore augmenter pendant un, deux, trois ans sans que ce soit vraiment très alarmant.

M. le Rapporteur - 2 épidémiologistes se sont penchés sur les modélisations et la prospective de l'évolution de la maladie, Monsieur Anderson et vous-même sur le territoire national. Confirmez-vous les chiffres que vous annonciez, c'est-à-dire peu près 300 cas sur une vingtaine d'années en France ? Vous faudra-t-il encore deux ou trois ans pour les confirmer ou les infirmer ?

Que pensez-vous de la projection de votre confrère Monsieur Anderson sur les 136 000 cas ? Il était passé de 580 000 à 136 000 pratiquement.

Mme Annick Alpérovitch - Je me suis appuyée sur la projection d'Anderson pour essayer d'en déduire ce que pourrait être l'épidémie en France en considérant que la projection est valide et qu'on peut la prendre en compte. Compte tenu des très nombreuses incertitudes sur le nouveau variant et l'incertitude qui pèse le plus et qui gêne le plus les prédictions, celle sur la durée d'incubation, l'équipe d'Anderson a effectué une modélisation en simulant un très grand nombre possible de durées d'incubation, des plus courtes aux plus longues, les plus courtes étant moins de 10 ans ou 20 ans, ce qui est probablement une hypothèse optimiste, jusqu'à des durées d'incubation très longues puisque leur travail a pris en compte des durées d'incubation moyennes de plus de 60 ans. Une durée d'incubation moyenne de plus de 60 ans, cela veut dire que, pour un nombre de patients non négligeable, pour presque plus de 50% des patients, la durée serait de plus de 60 ans. On est dans des scénarii qui ne sont probablement pas les plus plausibles et qu'il est difficile de maîtriser complètement lorsqu'on se place à cet horizon.

Selon la durée d'incubation que l'on considère, le nombre de cas que l'on peut envisager est très différent. Dans cette hypothèse qui est la plus pessimiste mais peut-être pas la plus plausible, qui est une durée d'incubation en moyenne de 60 ans, la modélisation d'Anderson donnait une borne supérieure de l'intervalle qui était de 136 000. La borne inférieure était beaucoup plus basse.

Lorsqu'on écarte la durée d'incubation moyenne de plus de 60 ans et qu'on admet qu'elle ne peut dépasser 60 ans, la borne supérieure de la prédiction, dans l'hypothèse la plus pessimiste, est 6 000 cas pour la Grande Bretagne. 136 000 est la borne supérieure de l'intervalle pour une durée d'incubation de plus de 60 ans en moyenne. Si on considère que la durée d'incubation moyenne ne dépassera pas 60 ans, ce qui laisse la possibilité que pour certaines personnes elle soit supérieure à 60 ans, ce qui est déjà une durée d'incubation très longue, pour laquelle on n'a pas de précédent et d'exemple dans l'espèce humaine, sous cette hypothèse la modélisation d'Anderson trouve qu'au maximum le nombre de cas attendus en Grande Bretagne serait de 6 000.

Si on retient cette borne supérieure, qui est déjà supérieure -la valeur inférieure de l'intervalle est beaucoup plus basse- et que l'on essaie d'évaluer quel a été le niveau d'exposition de la population française par rapport à la population britannique, les données dont on peut disposer, avec les réserves qu'on peut faire sur leur validité, laissent penser que la population française a pu être exposée entre 10 et 20 fois moins que la population britannique, et probablement plutôt 20 fois moins. Ce raisonnement est très simpliste, s'appuyant sur la modélisation d'Anderson, en faisant l'hypothèse qu'il y a relation entre le niveau d'exposition et le nombre de cas, qui est une hypothèse raisonnable, on peut envisager pour la France un nombre de cas qui serait d'un petit nombre de centaines dans les dizaines d'année à venir.

M. le Rapporteur - Pourtant la population française a été celle qui a été la plus exposée au regard du nombre de quantité d'abats que nous avons importé dans les années critiques par rapport aux anglo-saxons.

Mme Annick Alpérovitch - Je ne suis pas la mieux placée pour parler de ce sujet. Malgré tout, le tissu dont le pouvoir infectieux est le plus important chez l'animal est le système nerveux central. Les autres tissus, même si dans certains on sait qu'il y a de l'infectivité, ont un niveau d'infectivité bien inférieur au système nerveux central.

C'est peut-être ce tissu qui est le plus critique et qui peut expliquer les différences de niveau d'exposition entre les différents pays. Le cerveau, la moelle épinière ne sont pas des abats directement utilisés dans la consommation humaine de manière la plus fréquente. Concernant cette importation d'abats, ce ne sont peut-être pas les abats les plus à risque pour l'homme.

M. le Rapporteur - Y aurait-il une fraction de la population française plus exposée sur le plan physiologique, on sait les informations que nous livrait il y a quelque temps Madame Jeanne Brugère-Picoux sur les MET MET ou les MET VAL, et sur un plan sociologique ? Il semblerait se dessiner que ce sont les classes moyennes ou assez pauvres de la population anglo-saxonne qui, compte tenu de leurs habitudes de consommation, seraient plus à même de développer la maladie.

Mme Annick Alpérovitch - Pour ce qui est du facteur génétique, tous les cas de nouveaux variants génotypés en Grande Bretagne sont méthionine. Cela représente 40% de la population qui a ce génotype en France comme en Grande Bretagne, donc une fraction importante de la population. Comme probablement, si ceci a été évoqué devant vous, Jeanne Brugère-Picoux a dû le dire, il est peut-être trop tôt pour écarter la possibilité que les personnes ayant un autre génotype puissent être infectées par l'agent et développer le nouveau variant.

Concernant les groupes qui pourraient être les plus exposés, il semble qu'effectivement en Grande Bretagne certaines différences nord sud par exemple sur la fréquence de la maladie puissent être expliquées par le niveau socio-économique et la qualité des produits consommés. C'est une hypothèse tout à fait plausible.

M. le Rapporteur - Quels sont les progrès accomplis dans la connaissance de ce nouveau variant maladie de Creutzfeldt-Jakob depuis 1996 ? Pouvez-vous nous parler des doses cumulatives infectieuses de la clairance de la protéine Prion pathologique ?

Mme Annick Alpérovitch - Beaucoup de progrès ont été accomplis dans la connaissance du variant depuis 1996. En cette année, le lien entre ce nouveau variant et l'ESB était une simple hypothèse, qui était contestée par beaucoup, y compris par beaucoup de scientifiques. Les premières données importantes qui ont été obtenues sont celles qui ont montré que l'agent du nouveau variant était identique, compte tenu de nos moyens d'investigation, à celui de l'ESB. Un élément important de la connaissance sur la maladie aussi a été la démonstration que, contrairement à ce qui se passe dans la maladie sporadique, il y a dans le nouveau variant de l'infectivité dans les tissus périphériques et en particulier dans les organes lymphoïdes. C'est la base d'un test qui permet de porter le diagnostic de nouveaux variants probables du vivant du malade s'il y a de la protéine Prion pathologique dans l'amygdale. Les autres résultats expérimentaux importants obtenus par transmission expérimentale à l'animal souvent ne font que confirmer des résultats déjà connus pour d'autres souches de Prion, comme par exemple le fait que la transmission est plus facile et que la durée d'incubation est plus courte lorsqu'il y a passage intra espèce.

Concernant votre seconde question, l'effet cumulatif d'exposition à des doses infectantes répétées, on sait très peu de choses sur ce point. C'est un point très important en particulier pour prédire ce que peut être l'importance du risque pour la population britannique et aussi un peu pour modérer ce que je disais à l'instant sur le fait que l'essentiel de l'infectivité est concentrée dans le système nerveux central. C'est dans ce tissu qu'il y a des doses infectantes fortes pour lesquelles on peut penser qu'une exposition à une dose est suffisante pour infecter une personne et qu'elle développe la maladie. Il y a peut-être des tissus avec des doses infectantes plus faibles, dans lesquels une consommation répétée pourrait avoir effet cumulatif. A ma connaissance, on ne sait rien sur le sujet.

M. le Rapporteur - Confirmez-vous les travaux d'un chercheur qui avaient contribué à démontrer que, dans une période inférieure ou égale à 3 jours, l'effet cumulatif de doses infectieuses minimales a précisément un effet cumulatif fort sur une période de trois jours ?

En d'autres termes, se gorger de hamburger infectieux pendant 3 jours aurait un effet assez néfaste par rapport au fait de manger cette même quantité sur plus de temps.

Mme Annick Alpérovitch - Je ne connais pas suffisamment ces travaux pour répondre à votre question.

M. le Président - Je vous remercie, Madame , d'avoir accepté de témoigner devant notre commission d'enquête.

Merci.

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