B. FAVORISER LA VACCINATION

1. Viser l'éradication de la maladie à l'échelle mondiale

L'éradication de la fièvre aphteuse de la surface du globe n'est pas hors de portée , ainsi que l'a montré l'audition des docteurs Cheneau et Le Forban.

Malheureusement, une différence existe entre les priorités, en la matière, des pays développés et des pays en voie de développement . Les premiers considèrent la fièvre aphteuse comme un danger majeur, un instrument de guerre commerciale, compte tenu de son impact sur un cheptel génétiquement sélectionné et donc relativement plus sensible aux effets du virus. Les seconds, en revanche, sont logiquement moins motivés pour éradiquer une maladie souvent endémique, qui ne tue pas l'ensemble du bétail et auquel leur cheptel, plus rustique, est moins sensible. D'autres infections animales mobilisent leur attention bien plus que la fièvre aphteuse. Ils considèrent, en outre, que l'abattage des cheptels est, pour reprendre les termes du directeur général de la FAO, « une logique de pays riches » 86 ( * )

C'est pourquoi, il faut envisager une extension des campagnes de vaccination à l'ensemble des zones infectées et, à tout le moins, en premier lieu à celles qui bordent l'Europe.

2. Favoriser la vaccination dans des « zones tampon » autour de l'Union européenne

Comme le montrent les travaux précités de la Commission européenne de lutte contre la fièvre aphteuse placée sous l'égide de la FAO, les pays indemnes sans vaccination ont tout intérêt à favoriser le maintien de « zones-tampon » à proximité de leurs frontières sur les voies traditionnelles empruntées par les infections . A ce titre, une politique active de vaccination dans les pays du Caucase doit être encouragée .

3. Vacciner les espèces rares

Conformément aux recommandations de l'OIE, il convient de prendre, dès à présent, des dispositions pour préserver les « troupeaux-reliques » -pour la pérennisation desquels il est indispensable de constituer des réserves d'embryons- qui constituent un réservoir indispensable à la préservation de la diversité génétique. La France en recèle qui représentent de nombreuses et importantes races de toutes les espèces bovines (parthenaise), ou ovines (mérinos de Rambouillet).

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Réunie le jeudi 21 juin 2001, la Commission des Affaires économiques a adopté le présent rapport d'information.

* 86 Cf. Le Vif-Express, 20 avril 2001, page 69.

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