RECOMMANDATIONS ADOPTÉES PAR LA DÉLÉGATION

La délégation, qui se félicite de la sensibilité développée par la plupart des structures d'insertion à l'égard de la notion d'égalité des chances, constate que le bilan du programme TRACE débouche sur un paradoxe : aujourd'hui majoritaire, le mieux formé et le plus motivé, le public féminin est pourtant celui qui éprouve les difficultés les plus grandes pour s'insérer à la sortie dans l'emploi durable.

Elle a adopté les recommandations suivantes :

1.- Il est tout d'abord indispensable de mieux intégrer la dimension sexuée dans l'outil statistique du programme TRACE : des données sexuées doivent être disponibles sur les entrées, les sorties et les principales situations dans lesquelles les jeunes se trouvent pendant l'accompagnement et sur tout autre élément pertinent pour juger de la mise en oeuvre du principe d'égalité des chances entre les sexes.

2.- Un travail de recensement des actions menées en direction de l'égalité hommes/femmes par les missions locales pourrait être effectué par la délégation à l'insertion professionnelle et sociale des jeunes en difficulté ; diffusé à l'ensemble du réseau, il pourrait être une source d'enrichissement des pratiques.

3.- Au-delà de leur partenariat, les centres d'information sur les droits des femmes devraient intervenir plus souvent comme opérateur externe.

4.- Afin de lutter contre les stéréotypes professionnels, il convient de renforcer les actions de sensibilisation des employeurs à la mixité des métiers et de travailler avec détermination au changement des mentalités sur le long terme. Il y va de la responsabilité de tous, familles, Education nationale et médias.

5.- La collaboration avec le secteur marchand doit être renforcée, en particulier en direction du public féminin de TRACE, et un objectif quantitatif d'insertion des jeunes filles dans l'emploi durable devrait être défini.

6.- Il serait pertinent de mettre davantage l'accent sur les actions de parrainage vers et dans l'emploi ; elles constituent un élément structurant pour l'accompagnement des jeunes, elles offrent une sécurisation tant pour ces derniers que pour l'employeur, elles permettent de lever un certain nombre de discriminations et peuvent être particulièrement utiles pour aider les jeunes filles à surmonter certaines appréhensions.

7.- Il est impératif d'accorder, au sein du public du programme TRACE, une attention particulière aux jeunes mères isolées qui sont confrontées à des problématiques spécifiques, notamment celle de la garde des enfants qui constitue pour elles un frein à l'insertion et pour les employeurs potentiels un prétexte au refus d'emploi. Les partenaires doivent être mobilisés pour que soient créés des foyers d'accueil d'urgence pour ces jeunes femmes -ainsi que pour les jeunes défavorisés du programme TRACE dans leur ensemble-, et pour que soient facilités tous modes de garde de leurs enfants (crèches, haltes-garderies, assistantes maternelles...), sans omettre le monde rural où les problèmes d'infrastructures et de mobilité sont multipliés.

8.- Il serait souhaitable de mentionner systématiquement les jeunes femmes dans les circulaires d'application de la loi puisque celle-ci parle expressément de l'égalité des chances entre les sexes.

9.- Il serait utile, enfin, de pouvoir connaître la situation des jeunes du programme TRACE un an après leur sortie afin de prendre la pleine mesure de l'efficacité du dispositif.

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