B. LES RÉUSSITES INCONTESTABLES DE LA POLITIQUE SANITAIRE DU VIÊT-NAM

Dans ce contexte général, la politique sanitaire du Viêt-nam enregistre d'incontestables réussites et les principaux indicateurs sanitaires supportent favorablement la comparaison avec ceux d'autres pays de l'Asie du sud-est. Ainsi, par exemple, on estime que l'espérance de vie à la naissance est, au Viêt-nam, de onze ans supérieure à celle que l'on pourrait s'attendre à constater, compte tenu du niveau de développement économique du pays.

Les principaux succès de cette politique sanitaire sont constatés dans la lutte contre les grandes maladies épidémiques, la mortalité infantile et le paludisme

1. La lutte contre les grandes maladies épidémiques

Le choléra, implanté au Viêt-nam depuis des siècles, et qui tuait auparavant 2000 à 3000 personnes à chaque épidémie, ne concerne plus, aujourd'hui, que quelques cas isolés. Une évolution similaire est constatée pour la peste et la variole. Tétanos, diphtérie, coqueluche et poliomyélite sont également en régression depuis plusieurs années.

Ces résultats traduisent le succès des programmes nationaux définis en ce domaine et, plus particulièrement, d'une vaste campagne de vaccination organisée par les autorités compétentes, principalement en direction des jeunes enfants. Plus de 90 % des enfants de moins de 10 ans seraient ainsi immunisés.

Définie sous forme expérimentale en 1982, cette campagne de vaccination a été étendue à l'ensemble du pays dès 1985. En conséquence, le taux de prévalence de la poliomyélite est passé de 2,6 pour 100.000 habitants en 1986 à 0,6 en 1996. Pendant la même période, le taux de prévalence de la diphtérie a diminué de 5 %. Le tétanos néonatal a aujourd'hui disparu dans 591 des 610 districts du pays, et le nombre de morts dues à la rougeole s'est réduit de manière significative au cours des quinze dernières années.

Certains observateurs impartiaux s'interrogent toutefois sur la réalité de cette immunisation vaccinale, dans la mesure où 60 % au moins des vaccins sont fabriqués sur place avec des moyens limités de contrôle de qualité. Par ailleurs, le protocole vaccinal est rarement suivi jusqu'à son terme dans les campagnes. Toutefois, ce constat ne saurait remettre en cause les effets positifs, en termes de santé publique, de cette politique.

2. Une réduction significative de la mortalité infantile

Autre acquis de la politique sanitaire du Viêt-nam, la diminution significative de la mortalité infantile.

Selon les sources officielles, le taux de mortalité infantile serait ainsi passé de 160 pour mille en 1960, à 75 pour mille en 1983 et à 42 pour mille aujourd'hui. Cette évolution positive est encore plus prononcée en ce qui concerne les enfants de moins de cinq ans, dont le taux de mortalité a diminué de 62 % entre 1979 et 1993.

De tels résultats ont peu d'équivalent dans les autres pays en voie de développement. Le taux de mortalité infantile constaté au Viêt-nam est ainsi l'un des plus bas de l'Asie du sud-est, et ce taux est, selon la banque mondiale, deux fois inférieur à ce qu'il devrait être compte tenu du niveau de développement économique du pays. Là encore, ce succès traduit donc les effets positifs des campagnes nationales d'hygiène et de vaccination mises en oeuvre dans le cadre de la politique de santé publique.

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