Hongrie

Caractéristiques de la population

10 millions d'habitants dont 600.000 Tsiganes, 200.000 Allemands, 100.000 Slovaques, 80.000 Croates, 25.000 Roumains.

Données économiques : chiffres de l'année 2000

Croissance : 5,2  %

Inflation : 10  %

Taux de chômage : 6,4 %

PIB par habitant : 51  % de la moyenne communautaire

Déficit public : 3,1  %.

Situation du commerce avec l'Union européenne (année 2000)

- 75,1 % des exportations se font vers l'Union européenne

- 58,4  % des importations proviennent de l'Union.

Atouts et handicaps

- Points forts : la Hongrie, qui a reçu depuis 10 ans 42 % des investissements directs étrangers dans les PECO, progresse à un rythme régulier dans la transposition et la mise en oeuvre de l'acquis communautaire ainsi que dans le renforcement de ses capacités administratives ; la Hongrie est membre de l'Alliance atlantique depuis mars 1999.

- Points faibles : la transition vers une économie de marché n'est pas achevée et certains indicateurs demeurent préoccupants (déficit courant, conséquences sociales de l'ajustement, réformes structurelles incomplètes, notamment dans les domaines de la santé, de l'agriculture, de l'énergie, de l'environnement et des transports) ; la Hongrie est sur la liste noire du GAFI (Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux).

État d'avancement des négociations d'adhésion

Depuis 1990, la politique extérieure de la Hongrie est fondée sur l'entrée dans l'Union européenne et dans l'OTAN.

Demande d'adhésion déposée le 31 mars 1994.

Figurait parmi les pays de la « première vague ».

Vingt-quatre chapitres de négociation provisoirement clos au 31 mars 2002 sur trente et un.

État de l'opinion publique

L'ensemble de la classe politique et de l'opinion hongroises sont favorables à l'entrée dans l'Union européenne.

La candidature de la Hongrie

1) Le respect des critères politiques

La Hongrie continue de remplir les critères politiques de Copenhague et les autorités ont fait des efforts pour améliorer le fonctionnement du système judiciaire et moraliser la fonction publique, en particulier grâce à la revalorisation du traitement des fonctionnaires (70 % pour les trois prochaines années) et l'adoption d'une loi imposant une déclaration de patrimoine pour les hauts fonctionnaires et leur famille.

Pour autant, la stratégie d'ensemble contre la fraude, la corruption, le crime organisé et le blanchiment d'argent, récemment adoptée par le Parlement, reste à mettre en oeuvre : formation des personnels, conversion des comptes d'épargne anonymes en comptes nominatifs, identification des bénéficiaires économiques réels, lutte contre « la corruption de rue » des policiers de terrain, application de la nouvelle politique des visas, renforcement des moyens de surveillance des frontières extérieures, équipement informatique des postes frontières et organisation de la coopération avec les gardes-frontières roumains, ukrainiens et yougoslave.

2) Une évolution économique très favorable

Depuis 1997, l'économie hongroise a progressé à un rythme double de celui de l'Union européenne qui a toujours été supérieur à 4 % (5,2 % en 2000 grâce à une progression de 20 % des exportations). L'assouplissement de la discipline budgétaire à l'approche des élections de 2002, s'il permet un soutien à court terme de la consommation et de la croissance dans un environnement international peu favorable, entraîne toutefois un risque de dérapage de l'inflation, qui est restée jusqu'à la mi 2001 aux alentours de 10 % pour redescendre à 6,8 % en décembre 2001 conduisant à un chiffre global pour 2001 de 9,2 %.

Le chômage en Hongrie est le plus faible de tous les pays candidats malgré de fortes disparités géographiques entre Budapest et certaines villes de l'Est du pays. La réforme du système de santé a été repoussée à plus tard et la réforme du système des retraites a été en partie modifiée en janvier 2002.

La part du commerce extérieur hongrois dans le commerce de l'Union européenne représente maintenant 2,5 % des exportations et 2,3 % des importations de l'Union européenne. Depuis 1989, la libéralisation du commerce extérieur hongrois a permis une progression de 50 % des exportations et un triplement des importations. Le déficit courant reflète la modernisation de cette économie et l'importation de biens de consommation et le déficit commercial est largement couvert par un flot continu d'investissements directs (le plus élevé par habitant de tous les pays candidats).

3) La Hongrie parmi les pays candidats les mieux placés

Après la conclusion d'un accord d'association en décembre 1991, la Hongrie a été le premier pays à déposer une demande formelle d'adhésion en mars 1994. A la fin janvier 2002, la Hongrie avait ouvert la totalité des chapitres (à l'exception des chapitres « institutions » et divers), vingt-quatre avaient été provisoirement clos, les discussions se poursuivant pour les chapitres de la concurrence (caractère discriminatoire des aides fiscales hongroises aux investisseurs étrangers), de l'agriculture (sécurité alimentaire, situation des établissements traitant des produits d'origine animale), de la politique audio-visuelle (difficultés de transposition législative de la directive « télévision sans frontières ») et de la politique régionale.

4) L'aide communautaire

Le programme PHARE a alloué un montant de 1.030 millions d'euros à la Hongrie au cours de la période 1992-1999, 119,8 millions en 2000 et 89,8 millions en 2001. L'essentiel de l'aide communautaire se concentre maintenant sur le renforcement de la capacité administrative nécessaire à la mise en oeuvre effective de l'acquis communautaire, sur le renforcement de la capacité judiciaire et de la surveillance des frontières extérieures (un complément de 19 millions d'euros ayant été ouvert pour des programmes de coopération transfrontalière avec l'Autriche, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie), l'intégration des minorités et la préparation à la mise en oeuvre des fonds structurels.

La gestion des aides de préadhésion a rencontré quelques critiques dans la mesure où trois ministères sont impliqués, d'autant que les échelons locaux (villes, comitats, régions) qui ont été créés au début de 2001 ne sont pas encore préparés à la gestion future des fonds structurels. Les fonds ISPA (88 millions d'euros en 2000), qui sont destinés à l'environnement (traitement des eaux résiduaires et élimination des déchets solides) et aux transports ferroviaire et routier, sont engagés avec lenteur faute de capacité administrative adéquate dans les ministères de l'agriculture et du développement rural. L'agrément de l'agence de gestion locale SAPARD ayant pris du retard, la Hongrie risque de perdre les 40 millions d'euros destinés au développement agricole.

Si la Hongrie reste un des pays les mieux placés pour le prochain élargissement, quelques dossiers sensibles continuent à poser des problèmes sérieux comme l'état des finances publiques, la situation de l'agriculture, la corruption, les blocages persistants dans le partage des sièges entre majorité et opposition dans les conseils d'administration des media du service public, la mise en oeuvre de la loi sur les Hongrois vivant à l'étranger, source de tension avec les pays voisins.

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