(2) Des conditions de production favorables

Les pays du nouveau monde bénéficient également de conditions de production extrêmement favorables.

Il s'agit d'abord de conditions pédologiques et climatiques très propices , avec un bon niveau d'ensoleillement qui favorise des rendements élevés. Selon M. Georges Dutruc-Rosset, président de l'OIV, les rendements seraient, dans ces pays, deux fois plus élevés que dans les pays européens. La régularité du climat permet d'obtenir des millésimes relativement constants.

Les coûts de production sont, en outre, très faibles, en raison de l'absence de charges sociales et fiscales et de la présence d'une main d'oeuvre bon marché . En Afrique du Sud, le salaire moyen d'un ouvrier viticole ne dépasse pas 76 euros par mois.

Le caractère souvent très intégré de la production permet aux opérateurs de bien maîtriser l'élaboration du produit -viticulture, vinification- en même temps qu'il garantit une sécurité de l'approvisionnement. Les cinquante premières entreprises leaders de ces pays détiendraient entre 20 et 50 % des vignobles qui les approvisionnent. L'importance des capitaux investis autorise, en outre, l'acquisition d'équipements très modernes. En même temps, cette organisation permet une prise en compte directe des attentes du marché.

Enfin, les producteurs bénéficient d'un cadre réglementaire favorable , qui n'interdit ni l'irrigation, ni les assemblages, ni les pratiques oenologiques destinées à améliorer le goût ou l'aspect du produit, comme l'ajout de copeaux de chêne ou d'arômes pour boiser le vin ou le rendre plus fruité. Ce sont ainsi de véritables « vins technologiques » qui sont produits, selon une logique quasi-industrielle .

Ces conditions favorables garantissent aux producteurs de faibles coûts de revient et donc une bonne rentabilité, qui leur permet de dégager des budgets de communication et de marketing conséquents à destination des marchés d'exportation. De fait, leur avantage concurrentiel sur les marchés importateurs n'est pas leur compétitivité-prix, mais l'importance de leur investissement publicitaire .

(3) Des opérateurs peu nombreux, mais rassemblés par une volonté de conquête

Les secteurs viticoles des nouveaux pays producteurs se caractérisent par un petit nombre d'opérateurs. En Australie, quatre entreprises assurent, par exemple, 65 % de la mise en marché.

Ces entreprises s'associent pour pénétrer les marchés. En Afrique du Sud, les exportateurs se sont regroupés dans l'association « Wines of South Africa », financée à la fois par des droits prélevés sur les bouteilles exportées et par une contribution d'un autre organisme de la filière, le South African Wine Industry Trust. WOSA organise et finance des actions de communication en faveur des vins sud-africains sur les marchés tiers.

De véritables stratégies de filières s'élaborent, le plus souvent autour d'un plan mobilisateur : « winevision 2020 » aux Etats-Unis, « strategy 2025 » en Australie, « vision 2020 » en Afrique du Sud. Ces plans comportent des objectifs chiffrés de conquête de parts de marché.

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