II. CONFRONTÉE À DE NOUVEAUX DÉFIS, LA VITICULTURE FRANÇAISE PRÉSENTE DES INADAPTATIONS STRUCTURELLES

A. DE NOUVEAUX DÉFIS

1. La percée de nouveaux pays producteurs sur le marché mondial des vins

Regroupant l'Australie, le Chili, l'Afrique du Sud, l'Argentine, la Nouvelle-Zélande, les pays producteurs dits « du nouveau monde » doivent leur succès à un certain nombre d'éléments bien identifiés. Une stratégie commune les rassemble, qui met en cause la domination des pays producteurs historiques sur l'univers du vin.

a) Les raisons d'un succès
(1) Des vins séduisants

L'attrait des consommateurs pour les vins du nouveau monde tient bien sûr à leur caractère exotique. Boire ces vins, c'est un peu « goûter » ces pays lointains.

Cependant, ces vins séduisent aussi par leurs qualités intrinsèques. Ils paraissent accessibles aux consommateurs en raison de leur simplicité. Fruités, légers , ce sont aussi des vins de cépages , facilement reconnaissables. Les nouveaux pays producteurs ont, en effet, centré leur production viticole sur la culture de six cépages internationaux : le cabernet-sauvignon, le merlot, la syrah, le pinot noir, le chardonnay et le sauvignon blanc. Les cépages traditionnels, comme le chenin blanc en Afrique du Sud sont, au contraire, en perte de vitesse.

La simplicité des vins du nouveau monde tient aussi à leurs étiquettes qui mettent en avant un nombre réduit d'informations : le pays d'origine, la marque, le cépage . En outre, un soin particulier est accordé à la dimension esthétique des étiquettes, qui sont gaies, colorées, alors que des contre-étiquettes donnent des informations pratiques ou pédagogiques aux consommateurs.

Par ailleurs, les vins du nouveau monde offrent une qualité constante aux consommateurs .

Cette régularité qualitative des vins du nouveau monde est, tout d'abord, garantie par l'existence d'une marque .

De plus, il existe souvent une garantie collective à la qualité. En Afrique du Sud, les exportateurs ont, par exemple, organisé un contrôle systématique des vins à l'exportation. Les filières vinicoles de ces pays ont conscience qu'elles doivent se construire une réputation irréprochable sur les marchés étrangers. La réputation de qualité est appréhendée comme un bien collectif et les acteurs économiques s'organisent afin qu'aucun d'entre eux n'adopte un comportement de passager clandestin susceptible de lui porter atteinte .

Le groupe de travail insiste sur la nécessité de s'inspirer, en France, d'un tel comportement, d'autant que le premier filtre -individuel- de la marque est beaucoup moins développé chez nous que dans ces nouveaux pays.

Si de l'avis de nombreux interlocuteurs, les vins du nouveau monde ne sont pas, à l'heure actuelle, en mesure de rivaliser avec les grands crus français, ils soutiennent largement la comparaison avec le milieu de gamme de notre offre.

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