CONCLUSION

La viticulture française est à un tournant de son histoire.

Si l'exacerbation de la concurrence internationale sur le marché mondial des vins et la diminution tendancielle de la consommation de vin par les Français contribuent certainement aux difficultés de ce secteur, elles ne doivent pas conduire à en occulter les inadaptations structurelles : attention insuffisante portée à la qualité du produit, absence de lisibilité et de cohérence de l'offre, manque de compétitivité de la filière, communication insuffisante et diluée.

En ce sens, la situation actuelle, qui pour certains segments du marché a tout d'une crise, agit comme un révélateur qui doit inciter la filière vitivinicole française à se mobiliser sans attendre, en passant outre les vielles querelles qui la divisent.

Mais nous savons qu'elle a commencé à réagir, à travers les réflexions conduites par le comité stratégique mis en place à l'automne dernier, à travers l'adoption de réformes, telles que celle de l'agrément pour les vins d'appellation, alors que, parallèlement, des partenariats se nouent, des rapprochements s'opèrent. La publication, à l'automne prochain, d'un plan stratégique pour la filière, à l'élaboration duquel votre rapporteur souhaite que ce rapport puisse être utile, viendra consacrer cette mobilisation.

Les recommandations que formule votre rapporteur ne prétendent pas fournir de solution miracle. Elles reprennent des priorités dont le monde viticole est tout à fait conscient, sans toujours oser se l'avouer : investir dans la qualité à tous les stades du produit, repenser l'organisation réglementaire de l'offre afin de concilier les exigences de tradition et compétitivité, mettre l'accent sur la promotion, placer le consommateur au centre des préoccupations de la filière. Bien évidemment, ces objectifs doivent être poursuivis simultanément.

Il convient également de faire preuve d'innovation pour toucher les consommateurs , par exemple en développant le tourisme vitivinicole ou en communiquant sur le thème des effets positifs d'une consommation modérée de vin sur la santé.

La viticulture française a largement les moyens de ses ambitions. La diversité et la complémentarité de ses productions, l'image d'authenticité qui est la sienne, comptent parmi ses meilleurs atouts.

Un responsable de la filière viticole sud-africaine, rencontré par la délégation du groupe de travail lors de son déplacement en Afrique du Sud, a confié que les professionnels du vin dans son pays étaient très inquiets car « ils savaient que la viticulture française, chahutée par la concurrence internationale, allait réagir ». Comment pourrions-nous, dès lors, en douter ?

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