d) Le gonflement des stocks et la diminution des cours

Le ralentissement des exportations et des ventes intérieures, joint à deux bonnes récoltes -récolte exceptionnelle de 1999 avec une production de 62 millions d'hectolitres et récolte plus « normale » de 2000- 59,7 millions d'hectolitres -mais qui arrive sur un marché déjà encombré- a conduit à un gonflement des stocks .

L'augmentation des stocks concerne les deux branches des vins français, même si elle est nettement plus prononcée pour la branche des vins de table et des vins de pays.

Selon les données communiquées par l'ONIVINS, les stocks à la propriété de VQPRD étaient, au 31 août 2000, supérieurs de 6,7 % à leur niveau moyen des cinq année précédentes. Pour les autres vins, le différentiel atteignait 30,2 %.

Un an plus tard, les stocks à la propriété de VQPRD avaient encore augmenté de 5% et les stocks d'autres vins de 12,1 % soit une augmentation globale de 7 % -au 31 juillet 2001, le stock total, incluant les stocks à la propriété et les stocks de négoce s'établit à 55,5 millions d'hectolitres-.

Le gonflement des excédents ne tarde pas à peser sur les prix . Dès 2000, les cours des vins de table et des vins de pays diminuent.

Les prix moyens des vins de table ont baissé de 7 % au cours de la campagne 1999/2000, puis de 10 % au cours de la campagne 2000/2001.

Cette dégradation s'est aussi fait sentir à l'égard des prix des vins de pays , qui ont reculé de 8 % sur la campagne 1999/2000 et de 10 % sur la campagne 2000/2001.

En ce qui concerne les VQPRD , la baisse des cours concerne la plupart des régions sur les campagnes 1999/2000 et 2000/2001, à l'exception des vins rouges et rosés du Languedoc-Roussillon (Côtes du Roussillon, Fitou, Corbières...) et du Val-de-Loire, ainsi que les blancs d'Alsace.

La mévente des vins et l'érosion des cours a pour conséquence une dégradation du résultat des exploitations et des coopératives . Le revenu moyen des viticulteurs a baissé depuis deux ans.

Bien sûr, ces moyennes ne doivent pas dissimuler des réalités contrastées. Les producteurs de grands crus (Saint-Emilion, Médoc, Chablis), les fournisseurs de marchés de niche (Madiran) s'en sortent plutôt bien.

Cependant pour les vins de table et une partie des vins de pays dans certaines zones, au premier rang desquelles le Languedoc-Roussillon, la situation vécue par le secteur viticole a tout d'une crise. En témoigne les manifestations qui secouent de nouveau cette région depuis le printemps 2001.

Par ailleurs, les tensions sont réelles pour certains vins d'appellation comme l'Entre-deux-mers, le Beaujolais générique ou certains Bourgognes.

L'ensemble de ces difficultés, perceptibles dès l'année 2000, a conduit le Gouvernement à proposer, à l'automne 2001, un plan d'adaptation pour la viticulture, comportant des mesures d'urgence telles que l'attribution d'aides exceptionnelles à la trésorerie, et définissant de grands objectifs, notamment en matière de restructuration du vignoble et de modernisation de l'outil de vinification.

Il s'accompagne de la mise en place, sous la houlette de M. Jacques Berthomeau, contrôleur général des offices et auteur du rapport déjà cité, d'un groupe de pilotage, composé de trois représentants de la production et de trois représentants du négoce, chargé d'élaborer, en concertation avec la filière, un plan stratégique pour la viticulture.

EVOLUTION DU PRIX MOYEN DES VINS (en euros/hectolitre)

AOC Blanches

97/98

98/99

99/00

00/01

9 mois 01-02 partiel

Bordeaux blanc

Variation/n-1

87

103

18 %

86

-16 %

76

-11 %

84

nd

Bergerac

Variation/n-1

65

74

14 %

71

-4 %

64

-10 %

nc

Muscadet (sous régionales)

Variation/n-1

78

92

18 %

91

-1 %

82

-9 %

98

nd

Macon Villages

Variation/n-1

194

229

18 %

224

-2 %

211

-6 %

199

nd

Alsace Riesling

Variation/n-1

158

144

-9 %

144

0 %

147

1 %

178

nd

AOC Rouges

Côtes du Rhône

Variation/n-1

113

124

9 %

126

21 %

123

2 %

124

nd

Corbières

Variation/n-1

71

86

20 %

90

5 %

91

1 %

91

nd

Bordeaux rouge

Variation/n-1

157

151

-4 %

127

-16 %

123

-3 %

123

nd

Bergerac

Variation/n-1

105

132

26 %

115

-13 %

102

-12 %

nc

Beaujolais

Variation/n-1

147

180

23 %

177

-2 %

165

-7 %

158

nd

AOC Bourgogne

Variation/n-1

215

281

31 %

248

-12 %

231

-7 %

230

nd

Touraine rouge

Variation/n-1

82

93

13 %

87

-7 %

80

-8 %

nc

VDT et VDP Rouges rosés

97/98

98/99

99/00

00/01

10 mois 01-02 partiel

VDP Zone régionale

Variation/n-1

65

75

15 %

69

-8 %

62

-9 %

60

nd

VDP Zone locale

Variation/n-1

56

60

7

58

-3

55

-4

53

nd

VDP Zone départementale

Variation/n-1

45

53

17 %

49

-7 %

44

-11 %

39

nd

Ens. VDP

Variation/n-1

54

64

19 %

58

-8 %

53

-10 %

51

nd

Vins de table

Variation/n-1

46

52

14 %

48

-7 %

43

-10 %

38

nd

Source : ONIVINS

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