b) Une érosion des parts de marché à l'exportation

L'effritement des parts de marché de la France concerne essentiellement les marchés extérieurs, la pénétration des vins étrangers étant encore relativement faible sur le marché domestique . De fait les importations, d'un volume égal à 5,5 millions d'hectolitres, sont stables depuis 1993.

Parmi les marchés à l'exportation, c'est surtout sur les marchés européens que les positions françaises sont remises en cause.

Une étude 3 ( * ) du CFCE publiée en septembre 2000 indique que la part des vins français sur le marché britannique -lequel est traditionnellement considéré comme un marché test-, n'a cessé de baisser depuis dix ans .

Alors qu'elle détenait plus de 40 % du marché au début des années 1990, la France n'en possède plus que 30 % en 1999. L'étude impute l'essentiel des pertes de parts de marché à la percée des vins dits du Nouveau monde, dont le succès croissant auprès des consommateurs britanniques oblige les distributeurs à réduire la place en linéaire accordée aux vins de l'ancien monde.

Si la France reste, en Grande-Bretagne, le premier fournisseur de la restauration hors domicile (43 % du marché) et de la distribution alimentaire (26 %), elle a été dépassée dans le circuit des cavistes en 2000 par les vins australiens, qui se sont positionnés en gamme supérieure dans une stratégie de conquête de l'image.

L'effritement des parts de marché françaises ne concerne pas que le marché britannique. Il se constate également en Allemagne, où les vins français reculent au profit des vins italiens ou encore dans les pays du Benelux.

D'après une récente étude de la DREE aux Etats-Unis, la France serait également sur le point d'être supplantée par l'Australie comme deuxième fournisseur du marché américain derrière l'Italie. L'importation de vins australiens par les Etats-Unis aurait, en effet, progressé de 31,5 % en 2001, alors que les importations de vins français sont en stagnation.

Ainsi, selon les chiffres de l'Office international de la vigne et du vin (OIV), la part de marché de la France sur le marché mondial des vins est passée de 29% à la fin des années 1990 à 23% aujourd'hui.

c) Un net ralentissement de la consommation intérieure

Aux difficultés rencontrées par les vins français sur les marchés extérieurs fait écho un recul des ventes sur le marché domestique, imputable à une diminution structurelle de la consommation de vin.

L'analyse des chiffres montre que l'érosion des ventes concerne au premier chef les vins de table et les vins de pays .

Sur la campagne 2000/2001, les ventes de vins de table ont ainsi reculé de près de 20 %.

Cependant, un effritement des ventes des vins d'appellations est aussi décelable.

Ces données attestent en tout cas une inquiétante tendance à la diminution de la consommation de vin par les Français, en rapport à une évolution sociologique qui touche l'ensemble des pays traditionnellement producteurs.

Mme Cazalère a ainsi rappelé que la consommation intérieure taxée avait diminué de :

- 1,1 million d'hectolitres sur la campagne 1998-1999 ;

- 1,8 million d'hectolitres sur la campagne 1999-2000 ;

- 2 millions d'hectolitres sur les sept premiers mois de la campagne 2000-2001 et 3,1 millions d'hectolitres à l'issue de la campagne.

Ce qui représente une diminution de 6 millions d'hectolitres sur trois campagnes.

* 3 « Le point sur la concurrence pour les vins français au Royaume-Uni », étude de M. Marc Brugalière, chargé de mission agricole du CFCE.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page