CONCLUSION DU COLLOQUE

Intervention de M. Gérard Larcher, sénateur des Yvelines,
président de la commission des Affaires économiques et du Plan du Sénat



Je me félicite du débat très vivant qui s'est déroulé tout au long de cette journée. Le Sénat doit être un lieu où la parole s'exprime en toute liberté. Je note au passage que l'on a assisté à quelques rapprochements ... inattendus ! J'en veux pour preuve certaines convergences entre MM. Mestrallet et Fiterman sur les questions de flexibilité et de sécurité des approvisionnements ; ou entre MM. Turmes et Syrota sur le besoin d'accroître les flux physiques d'énergie.

A l'évidence, des verrous doivent sauter. Il s'agit de verrous techniques tels que l'insuffisance des interconnexions électriques dont a parlée M. Merlin, afin de développer le marché, comme l'a demandé M. Rodier. Il en va de même de verrous politiques comme l'attitude des autorités allemandes de la concurrence vis-à-vis de certaines fusions intra-allemandes ou de ceux qui empêchent de tirer de nouvelles lignes électriques entre la France et la Belgique.

Tout n'est pas noir, tout au contraire, dans la démonopolisation du marché énergétique français. J'ai noté avec intérêt les termes élogieux que M. Ristori a eus pour l'action du RTE en la personne de son président, M. Merlin. Cependant, des progrès restent à accomplir pour fluidifier le marché et permettre l'apparition d'une bourse de l'électricité active, ainsi que l'a souligné M. Conil-Lacoste.

Reste la question du devenir de Gaz de France et d'Electricité de France. Je suis convaincu qu'il convient de l'aborder sans aucune idéologie, avec pragmatisme et dans le cadre d'une véritable pédagogie tant avec les personnels qu'avec les usagers qui sont aussi les utilisateurs des services dispensés par EDF et par GDF. Sur ce sujet, une page s'ouvre pour les opérateurs historiques français.

Depuis le sommet de Stockholm de 1999, le processus de libéralisation du marché européen de l'énergie s'est accéléré. La Commission européenne a défini un cadre, des outils et un calendrier qui fixent désormais à 2005 l'échéance de l'ouverture totale à la concurrence, après une première étape constituée par la libéralisation du marché des professionnels.

Le colloque organisé le 26 juin 2002 au Sénat a posé les questions cruciales pour cerner les options ouvertes aux pouvoirs publics et les choix susceptibles d'être faits par EDF et GDF : Comment organiser l'adaptation de nos deux entreprises publiques à cette nouvelle donne ? Quels objectifs et quelles limites à l'ouverture européenne ? Tous sujets qui intéressent aussi bien l'avenir de l'Europe de l'énergie que la place des entreprises françaises et leur politique de développement en son sein.

Beaucoup de décideurs publics et privés, français et européens concernés par ce vaste débat, indissociable de celui relatif à la place des services public dans notre pays, ont participé à ce colloque organisé par la commission des Affaires économiques et le groupe d'études de l'Energie du Sénat. Leurs analyses, leurs réflexions et leurs propositions portent autant sur la compétitivité de l'économie nationale que sur la vie quotidienne des Français.

Les interventions de ces décideurs sont transcrites dans le présent rapport. Leur lecture permet à tout un chacun de se forger une opinion sur ce dossier complexe mais crucial.

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