PREMIÈRE PARTIE -

UN QUASI-CONTINENT EN MOUVEMENT

I. UN VASTE TERRITOIRE, PEU PEUPLÉ, AUX ATOUTS CONSIDÉRABLES

A. UN TERRITOIRE IMMENSE

D'une superficie supérieure à 17 millions de km² , ce qui correspond à 1/8 e des terres émergées, la Russie est le plus vaste Etat du globe. Elle s'étend sur plus de 3.500 kilomètres du nord au sud et 9.000 kilomètres d'est en ouest, couvrant ainsi onze fuseaux horaires.

Ce territoire immense se compose essentiellement de plaines (la plaine russe, la plaine de Sibérie occidentale) et de plateaux bas (plateau de Sibérie centrale), avec cependant quelques zones montagneuses :

- l' Oural , chaîne peu élevée culminant à 1.900 mètres d'altitude qui, sans constituer un obstacle naturel infranchissable (ses cols se passent à 500 mètres d'altitude) sépare en deux sur 2.000 kilomètres la plaine euro-sibérienne ;

- un ensemble montagneux long et discontinu à l'est , qui va de l'Altaï, sur la frontière chinoise, au Kamtchatka en bordure de l'océan Pacifique ;

- le bourrelet du Caucase , au sud, compris entre la mer Noire et la mer Caspienne.

Cet espace est, pour l'essentiel, situé dans une zone nordique. Sur les deux tiers du territoire, l'hiver dure la moitié de l'année, ce qui rend l'activité et les conditions de vie particulièrement rudes. Dans le grand Nord, le sous-sol reste gelé en permanence : c'est la merzlota.

De fait, le territoire russe se compose de milieux ingrats, qui évoluent en fonction du climat et des sols, du nord au sud : la toundra dans la partie la plus septentrionale, la forêt boréale de la taïga, les terres plus riches de la zone centrale occupées à l'origine par une forêt de feuillus, plus au sud les zones fertiles de la prairie grâce aux fameuses « terres noires », et enfin, le milieu steppique.

Les différents milieux naturels en Russie

La toundra correspond à une formation végétale pauvre formée de mousses, de lichens et de plantes à bulbes, qui se parsème de saules et de bouleaux, à mesure que l'on progresse vers le sud. Son développement s'explique par des conditions climatiques difficiles, marquées par des hivers longs et rigoureux (neuf mois en moyenne, dont trois mois pendant lesquels les températures sont inférieures à 40°), et des étés furtifs, ne permettant qu'un dégel superficiel des terres).

La taïga ou forêt boréale, composée de conifères, prospère également dans les zones de plaines et dans l'Oural. Malgré la faiblesse des précipitations, l'obstacle à l'écoulement des eaux que constitue le gel des sols entraîne l'apparition de marécages et de tourbières, qui forment des clairières dans cette forêt.

La forêt de feuillus (chênes, charmes, bouleaux) qui se développe dans une zone plus méridionale correspond à un climat moins rude et à des sols plus riches. C'est pourquoi elle a été partiellement défrichée pour laisser place à l'agriculture.

Au sud de cette zone forestière, le climat se réchauffe l'été, alors que la couverture neigeuse est plus dense l'hiver. Il en résulte l'apparition d'une prairie , gorgée d'eau au printemps (phénomène de raspoutitsa), qui s'enrichit grâce à la décomposition de l'humus. C'est la région fertile du tchernoziem, (ou « terres noires ») , très propice au développement agricole.

Plus au sud et à l'est, la prairie cède le pas à la steppe , à mesure que s'accentue le déficit hydrique, en particulier à proximité de la mer Caspienne et du Kazakhstan.

Au cours de son déplacement en Russie, la délégation sénatoriale s'est rendue dans quatre régions :

- Moscou : la capitale politique et économique du pays, peuplée de 9 millions d'habitants ;

- Saint-Pétersbourg , capitale culturelle de la Russie, où vivent 5 millions d'habitants ;

- l'oblast 1 ( * ) de Tioumen , situé dans le district fédéral de l'Oural, dans la partie ouest de la plaine de Sibérie. Cet oblast concentre 90 % de la production de gaz et 65 % de la production pétrolière de la Russie, l'essentiel de ces richesses étant toutefois situé sur les territoires autonomes des Khanty-Mansi (pétrole) et des Yamalo-Nenets (gaz) qui lui sont rattachés ;

- le kraï 2 ( * ) de Krasnodar (ancienne province de Kouban), grande région agricole du Caucase située en bordure de la mer Noire. C'est une région au climat méditerranéen où se développe, en outre, une activité touristique.

* 1 Voir p. 21.

* 2 Voir p. 21.

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