Les conséquences sociales

INTRODUCTION
M. Jean-Louis LORRAIN

Membre de l'OPECST, sénateur

Au cours de cet après-midi, par les questions qui ont déjà été introduites, je crois que le souci des conséquences sociales des biotechnologies -conséquences sociales, me paraît un peu dur comme expression, je crois que cela englobe toute une approche culturelle et sociologique, voire de type moral-, notre souci en souhaitant cette table ronde, c'est que l'acceptabilité sociale de la science mais aussi des produits que la science met dans notre société -j'en reviens au souci que nous avions eu, en particulier dans le cadre des préoccupations sur les ondes électromagnétiques ; bien avant, il y avait bien sûr le nucléaire- mais je crois que cette acceptabilité sociale, il faut absolument l'approfondir. Non pas pour faire avaler la pilule à nos concitoyens, je crois que ce n'est pas ça, mais que, vraiment, ça s'inscrive de façon tout à fait consciente, critique, pour nos concitoyens.

C'est vrai qu'il y a des préoccupations éthiques et environnementales. Tout à l'heure, M. DAUGERAS disait que les investisseurs tenaient compte des préoccupations éthiques et cela me confirme dans la position de dire qu'il n'existe pas, qu'il n'y a pas une éthique de l'entreprise ou une éthique de l'économie, il y a l'éthique en général.

Et cette éthique appliquée au marché ne serait qu'un des éléments, une des composantes dont il faut tenir compte de façon à ne pas effrayer et à offrir des produits qui correspondraient à une certaine mode éthique.

Je crois que les préoccupations éthiques sont des préoccupations, il faut le dire, supérieures. Sinon, ce mot devient complètement galvaudé. Ce qui ne veut pas dire que c'est ésotérique, que c'est tout et n'importe quoi, moralisateur et autre, bien au contraire. L'éthique, c'est un lieu de tensions au niveau de l'expression des valeurs et en aucune façon je crois qu'elle ne peut être intégrée ou prise en otage par un système commercial, voire par une certaine préoccupation de type environnemental.

Je crois qu'il s'agit d'autre chose. Sur le plan de la profession, il y a des préoccupations déontologiques, il y a des préoccupations quant à la qualité mais je crois que c'est autre chose.

Cette table ronde aussi était souhaitée parce que nous pensons que nos concitoyens ont besoin d'information, voire d'éducation, dans ce domaine. Je n'oserais pas parler de vulgarisation, vous savez très bien le côté péjoratif que cela a eu, mais au contraire je crois que ce transfert de savoir est quelque chose qui nous paraît absolument fondamental et c'est aussi à la science de s'adapter en fonction des interlocuteurs, en fonction des angoisses, en fonction de tous les niveaux.

Je crois que, là aussi, on a tout un travail pédagogique à faire et le politique doit être aussi pédagogique. Mais, pour ça, il faut rétablir ou établir, pardon, des liens véritablement de confiance avec les experts et aussi avec les citoyens. Merci.


M. Alain CIROU

Merci, Monsieur le sénateur. Je propose à Mme Christiane SINDING d'introduire cette table ronde. Vous êtes médecin, pédiatre, historienne des sciences, directeur de recherche à l'INSERM et vous travaillez pour le CERMES, le centre CNRS Villejuif.

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