C. LES CHAÎNES LOCALES

1. Présentation

Dans différents Länder, et en particulier en ex-RDA, de nombreuses petites chaînes sont diffusées par l'intermédiaire de réseaux câblés locaux. Ces offres s'étendent des télévisions d'amateurs aux chaînes commerciales financées par la publicité. A Berlin, plus de 30 opérateurs émettent sur une chaîne mixte (Spreekanal), dont par exemple TV YEK, qui offre un programme en persan. Ces programmes ne représentent souvent que des parts de marché insignifiantes et visent soit les minorités, soit des cibles culturelles spécifiques comme les communautés religieuses ou les jeunes dans le cadre de projets particuliers. Par rapport aux chaînes d'agglomération, les chaînes locales sont plus petites : elles ont moins de moyens, moins d'audience et n'émettent pas 24 heures sur 24.

Ce type de chaîne s'est particulièrement bien développé en Bavière, en Saxe, en Thuringe et dans le Brandebourg. Leur couverture technique dépend de leurs moyens financiers, et varie de 10.000 à plus de 100.000 foyers.

La Bavière a été le premier Land à développer, dès 2002, la diffusion par satellite de ses chaînes locales. L'objectif est, à terme, de diffuser l'ensemble des chaînes locales de Bavière en numérique via Astra.

2. Aspects économiques et financiers

Les chaînes locales ont une santé économique plutôt bonne et stable. A la différence des chaînes d'agglomération, les chaînes locales ont des coûts de fonctionnement beaucoup moins élevés, ce qui leur permet de couvrir presque entièrement leurs frais. En 2002, les dépenses de l'ensemble des chaînes locales se sont élevées à 40 millions d'euros, pour des recettes totales de 38 millions d'euros. Les recettes issues de la publicité et du sponsoring ont représenté 22 millions d'euros, tandis que les subventions publiques provenant des offices de régulation régionaux se sont élevées à 5 millions d'euros.

La Bavière fait une nouvelle fois figure d'exception, puisqu'il s'agit du seul Land qui offre à ses chaînes locales une aide financière supplémentaire, provenant d'une taxe sur l'abonnement au câble. Cette taxe s'élève à 1 euro par mois et a rapporté aux chaînes locales 12,7 millions d'euros en 2002. Mais depuis janvier 2003, la Bavière a décidé de réduire progressivement cette taxe, jusqu'à sa suppression totale en 2008. Il s'agit d'un coup dur pour les chaînes locales de Bavière, car jusqu'en 2002, cette taxe représentait 30 % de leurs recettes.

Depuis environ quatre ans, la situation économique des chaînes locales semble se développer, car le marché de la publicité a pris conscience du besoin en publicité régionale (en particulier dans les grandes villes à fort pouvoir d'achat). Le modèle du « programme-cadre » ( Mantelprogramm ) ainsi que la vente d'espaces publicitaires communs, offrent à des chaînes locales en syndication de nouvelles chances de subsister sur le marché. En Allemagne, le fait que les régies publicitaires essaient de souscrire des contrats avec le plus de chaînes locales possible traduit le nouveau rôle de ces diffuseurs. Des combinaisons nationales telles qu'elles existent déjà sur le marché de la radio devraient voir le jour. C'est en effet grâce à l'association des stratégies de commercialisation que la radio privée est devenue si populaire en Allemagne.

Alors que jusqu'à récemment, le financement des chaînes locales reposait entièrement sur la publicité, les offices de régulation régionaux sont maintenant autorisés à subventionner l'infrastructure technique des programmes locaux. Ce droit leur a été donné par le 4 ème amendement du contrat d'Etat sur la radiodiffusion (§ 40, alinéa 1), qui est entré en vigueur le 01.04.2000. C'est ainsi que l'office de régulation de Bavière, par exemple, a subventionné ses chaînes locales à hauteur de 840.000 euros en 2002.

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