III. LE SOUTIEN DE LA FRANCE À LA RÉSORPTION DES CRISES ALIMENTAIRES

Comme le soulignait M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, dans une déclaration à la presse à Niamey, le 31 juillet 2005, souhaitant illustrer la spécificité de la coopération franco-nigérienne, « nous ne sommes pas dans une logique de compassion, nous ne sommes pas dans la logique de « la main qui donne au-dessus de la main qui reçoit » ».

La France a contribué, hors Europe, pour plus de 10 millions d'euros d'aides directes en 2005 au titre de la crise alimentaire. Elle mène par ailleurs une action plus structurelle, liée notamment aux projets de l'Agence français de développement (AFD).

A. FACE À LA CRISE ALIMENTAIRE AU NIGER, LE SOUTIEN DE LA FRANCE

1. L'aide publique

La France inscrit son action dans le cadre du soutien au dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires qui a le mérite d'être un instrument aux mains des nigériens et un vecteur de responsabilisation du gouvernement . Elle le considère comme une priorité malgré ses imperfections.

La réponse de la France s'est située à plusieurs niveaux et s'est intensifiée avec le développement de la crise :

- lutte contre l'invasion des criquets pélerins , à l'été 2004, pendant la période des cultures. Sur les 5,5 millions d'euros débloqués pour les traitements d'urgence, 1,16 million d'euros étaient ciblés sur le Niger avec 360.000 euros abondant des fonds bilatéraux locaux et 800.000 euros via la FAO,

- plan d'urgence du dispositif national de prévention et de gestion des crises alimentaires 39 ( * ) . La France a accompagné le dispositif au fur et à mesure de l'aggravation de la crise alimentaire, pour un total de 4,5 millions d'euros .

• fin 2004 : 1,5 million d'euros,

• mai 2005 : 1,5 million d'euros,

• juillet 2005 : 1,5 million d'euros.

- aide alimentaire consacrée au programme de soutien du PAM aux cantines scolaires pour 1 million d'euros :

• 0,41 million d'euros mai 2005,

• 0,59 million d'euros juillet 2005.

- UNICEF : lutte contre la malnutrition infantile, pour un total de 764.650 euros.

• 218.900 euros le 30 juillet : médicaments et aliments thérapeutiques

• 211.100 euros : transport de 100 tonnes d'Unimix entre Copenhague et Niamey

• 316.650 euros : transport de 500 tonnes d'Unimix entre Vatry et Niamey

- aide directe aux ONG : 0,15 million d'euros en juillet 2005 (fonds de contrepartie).

Sur ces actions, la France a consacré 7,56 millions d'euros, soit 4,956 milliards de francs CFA. Il convient d'ajouter en outre , 2,5 millions d'euros au titre de la subvention d'ajustement structurel de l'Agence française de développement, qui ont fait l'objet d'un conseil d'administration « papier » au mois d'août 2005 40 ( * ) . Sur les 7,5 millions d'euros versés en 2005 au Niger au titre de la subvention d'ajustement structurel, 500.000 euros sont destinés au fonds commun des donateurs pour des actions de sécurité alimentaire, et 2 millions d'euros sont libres d'emplois, mais il va de soi dans l'esprit de vos rapporteurs spéciaux que ces fonds sont destinés à des mesures visant à prévenir ou gérer les crises alimentaires 41 ( * ) .

Enfin, l'armée française a été mobilisée pour convoyer de l'aide alimentaire. 4 rotations d'avions de transport Hercules C130 ont eu lieu les 23 et 24 juillet 2005 entre Libreville (Gabon), N'Djamena (Tchad) et Maradi (Niger) pour l'association « Réunir ». Un vol de reconnaissance et d'évaluation a été effectué par un hélicoptère Puma mis à la disposition des agences humanitaires des Nations unies le 30 juillet 2005. Deux avions de transport Hercules C 130 ont transporté 30 tonnes d'aide alimentaire fournies par le Gabon entre Libreville et le Niger entre le 9 et le 10 août 2005.

Récapitulatif de l'utilisation de l'aide alimentaire française
au dispositif de gestion et prévention de crises
Période 2004/2005

Protocole d'accord. Versements fin 2004 : 1.500.000 euros

Fonds de contrepartie pour l'achat de 1.000 tonnes de céréales à distribuer en dons à 100 banques céréalières


229.000 euros

Fonds commun des donateurs pour des actions d'atténuation des crises


360.000 euros

et des actions pilotes
soit un total de (dont 11.780 pour le fonctionnement de la cellule de crise alimentaire)

229.000 euros
589.000 euros

soit un total de

682.000 euros

Protocole 2005 versement fin mai 2005 : 1.500.000 euros

Versement au Fonds Commun des donateurs pour l'achat de céréales en opérations de vente à prix modéré


1.068.000 euros

Achat de semences à distribuer en urgence

432.000 euros

Tranche complémentaire début août 2005 : 1.500.000 euros

Versement au Fonds Commun des donateurs pour l'achat de céréales en distribution gratuite


1.500.000 euros

* 39 Qui bénéficie par ailleurs de la mise à disposition d'une assistante technique française.

* 40 Vos rapporteurs spéciaux ont évidemment donné leur accord, comme membres du conseil de surveillance, à cet accroissement de l'aide française pour faire face à la crise alimentaire.

* 41 Les 5 millions d'euros restant sont destinés au remboursement des arriérés à la BCEAO.

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