IV. LES CONSTATS EMPIRIQUES, UNE FORTE CONTRIBUTION DU CRÉDIT AUX MÉNAGES À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE DANS QUELQUES PAYS ÉTRANGERS

Au cours de la période récente de ralentissement, l'endettement des ménages a joué un rôle contracyclique . Très nette aux États-Unis , cette contribution à la résistance de l'activité est également observable en Europe .

A. L'ACCÈS AU CRÉDIT STIMULE FORTEMENT LA DEMANDE DES MÉNAGES DANS PLUSIEURS PAYS EUROPÉENS.

En 2002, l'endettement des ménages européens a augmenté malgré le ralentissement économique, prolongeant un mouvement global de hausse des dettes des ménages, qui a soutenu leur demande.

ENCOURS DE CRÉDIT AUX MÉNAGES DANS LES PRINCIPAUX PAYS EUROPÉENS
(en millions d'euros)

2001

2002

Variation
2002/2001*

Allemagne

1 509 474

1 526 537

+ 1,1 %

Autriche

85 097

88 915

+ 4,5 %

Belgique

97 668

101 396

+ 3,8 %

Danemark*

160 781

-

+ 6,1 %

Espagne

324 379

383 303

+ 18,2 %

Finlande

43 937

48 183

+ 9,7 %

France

552 196

587 345

+ 6,4 %

Italie

279 260

304 334

+ 9,0 %

Pays-Bas

408 200

454 025

+ 11,2 %

Portugal*

73 791

-

+ 12,0 %

Royaume-Uni

1 219 388

1 363 066

+ 11,8 %

Suède

132 832

145 318

+ 9,4 %

Total**

4 649 738

5 002 422

+ 7,6 %

* Danemark et Portugal : glissement annuel 2001/2000. ** Hors Danemark et Portugal.

Source : Comptes nationaux

Les encours de crédit aux ménages ont progressé en 2002 en moyenne de 7,6 % dans les dix pays européens mentionnés.

La France est un peu en dessous de cette variation. La situation allemande se détache nettement avec une atonie marquée du crédit.

Ces évolutions de court terme prolongent des tendances lourdes .

Même si la France et l'Allemagne font exception, sur longue période, dans la plupart des pays développés s'observe une nette baisse du taux d'épargne des ménages.

COMPARAISON INTERNATIONALE DES TAUX D'ÉPARGNE NETS (en %)

Source : OCDE, Perspectives économiques

Le taux d'épargne des ménages n'a évidemment pas pour seule variable explicative le recours au crédit. Néanmoins, ainsi qu'on l'a montré, la contribution du crédit à la demande des ménages semble plus nette que les travaux économétriques, restreints à la France, ne le montrent.

Il existe généralement une corrélation entre la dynamique du crédit et celle de la consommation et, parallèlement, une relation négative entre taux d'appel au crédit et taux d'épargne .

Ainsi, l'accélération de la distribution du crédit à partir de 2003 a été concomitante, en France, avec une baisse du taux d'épargne des ménages. L'épargne des ménages est passée de 166,6 à 160,4 milliards d'euros entre 2002 et 2003 et le taux d'épargne exprimé en pourcentage de revenu a diminué de 1 point. Dans le même temps, leur endettement brut augmentait de 40 milliards d'euros et, en proportion du revenu des ménages, de 2,7 points.

Si une partie du surcroît d'endettement a servi à d'autres emplois que la consommation , celle-ci a directement profité de l'augmentation du recours à l'emprunt par les ménages. Par ailleurs, le recours au crédit a contribué à financer la demande de logement des ménages, ainsi que d'autres flux d'actifs, sans qu'ils aient à puiser sur leur revenu courant, laissant disponibles pour la consommation des ressources qui, sans cela, ne l'auraient pas été.

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