9. Audition de l'Union nationale des coopératives forestières (UCFF)

M. Pierre Ducray , directeur de l'UCFF, a tout d'abord présenté les missions dévolues à l'UCFF. L'Union des coopératives forestières, a-t-il précisé, regroupe les coopératives forestières et les groupements de gestion qui sont répartis sur le tout le territoire national. Ces organismes, dont la vocation est de répondre aux besoins des propriétaires forestiers privés, sont organisés en réseaux de compétences pour développer trois secteurs d'activités : services, collecte/vente, approvisionnement.

L'UCFF représente ainsi 20 % de la forêt privée en France.

M. Pierre Ducray , directeur de l'UCFF, a souligné les vertus du plan bois-énergie lancé par l'ADEME mais s'est déclaré inquiet de la faiblesse des moyens budgétaires alloués, notamment dans la perspective du plan 2007-20012.

Interrogé par M. Jean-Marc Juilhard sur le potentiel de la forêt française, M. Pierre Ducray a souligné que, contrairement à certaines idées répandues, notre pays regorgeait de potentialités. En effet, a-t-il précisé, entre le tiers et la moitié de l'accroissement annuel de la biomasse forestière n'est pas valorisé : la forêt française produit une biomasse de 90 millions de mètres cubes de bois par an, alors que la récolte annuelle oscille seulement entre 45 millions et 60 millions de mètres cubes. Cette situation perdure depuis 20 ans et notre pays dispose ainsi donc de stocks de bois considérables accumulés depuis deux décennies.

Compte tenu de l'abondance des ressources, M. Pierre Ducray s'est voulu rassurant sur une éventuelle concurrence des usages, indiquant que les papetiers n'étaient en rien menacés.

De même, interrogé sur la pertinence des cultures énergétiques telles que les taillis à courte rotation, M. Pierre Ducray a fait valoir qu'elles ne constituaient pas, pour l'heure, un axe stratégique de l'UCFF.

A la question de M. Jean-Marc Juilhard concernant le morcellement de la forêt française, M. Pierre Ducray a rappelé qu'il s'agissait là d'un véritable obstacle à la valorisation du bois-énergie : les propriétaires privés auxquelles appartiennent les trois quarts de la forêt française sont légion : la forêt française compte 3,8 millions de propriétaires privés donc 200.000 possédant plus de 10 ha (représentant 68 % des surfaces).

M. Claude Belot, rapporteur, a regretté que les coopératives forestières ne prennent pas toujours l'initiative de proposer un approvisionnement local aux élus qui développent des réseaux de chaleur biomasse, citant l'exemple de la chaufferie bois de la commune de Jonzac (Charente-Maritime) alimentée par une entreprise d'approvisionnement située à Angers.

M. Pierre Ducray a souligné enfin que la production d'électricité à partir de biomasse (sans cogénération, c'est-à-dire sans production de chaleur associée) constituait un « gaspillage de ressources », compte tenu du faible rendement énergétique de l'opération (de l'ordre de 33 %). Il a regretté, à cet égard, que le premier appel d'offre du ministère de l'industrie ait favorisé la seule production d'électricité à partir de biomasse.

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