CONCLUSION : UN RISQUE POTENTIELLEMENT DURABLE QUI NÉCESSITE DES SOLUTIONS NATIONALES ET MONDIALES

I. AU PLAN NATIONAL, VIVRE AVEC LA DURABILITÉ POTENTIELLE DU RISQUE D'INFLUENZA AVIAIRE

A. UN RISQUE POTENTIELLEMENT DURABLE ...

Lors de ses déplacements, votre rapporteure spéciale a pu se rendre compte de l'inquiétude des acteurs de terrain, notamment des représentants de la filière avicole, eu égard au caractère potentiellement durable de l'épizootie d'influenza aviaire et de l'impact économique à long terme du renforcement nécessaire des mesures sanitaires.

En effet, tous les experts scientifiques entendus par votre rapporteure spéciale s'accordent à dire que la crise qu'a traversée notre pays a vocation à se reproduire car le risque relatif à l'influenza aviaire est durable.

Dans son avis du 11 mai 2006 sur la réévaluation des risques relatifs au virus influenza aviaire hautement pathogène H5N1, au vu des données épidémiologiques nationales et internationales disponibles, sur l'actualisation des recommandations précédemment émises et sur l'opportunité du maintien ou non de certaines mesures, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) intégrait implicitement la durabilité du risque d'influenza en France puisqu'elle soulignait le caractère temporaire de ses dernières recommandations relatives à la levée du confinement et précisait que ces recommandations devraient être revues en fonction de l'évolution de la situation et, en tout état de cause, en fin d'été afin d'anticiper sur les migrations automnales .

Dès lors, se profile à terme, dans notre pays, une alternance de périodes où le territoire pourra être considéré comme indemne du virus d'influenza aviaire et de périodes où ce virus sera présent sur le territoire et imposera la mise en oeuvre de mesures drastiques de biosécurité pour protéger les élevages avicoles.

Une fois ce constat posé, il est nécessaire de réfléchir à l'évolution du dispositif national de lutte contre l'influenza aviaire de la façon la mieux adaptée aux contraintes à la fois sanitaires et économiques qu'elle implique.

B. ... QUI IMPOSE DE RÉFLÉCHIR À L'ÉVOLUTION DU DISPOSITIF MIS EN PLACE

1. Une palette d'instruments disponibles

L'évolution du dispositif national de lutte peut reposer sur divers instruments pour lesquels le rapport coût / efficacité devra être analysé afin de pouvoir juger de leur pertinence.

La veille sanitaire doit désormais prendre en compte la « durabilité du risque influenza », par le biais notamment de la sensibilisation des éleveurs (critères d'alerte, bonnes pratiques), de la poursuite de la formation des vétérinaires, de la poursuite des plans de surveillance de la faune sauvage (surveillances passive et active) et de la surveillance active des élevages.

a) Le confinement alterné ou la vaccination préventive ?

Il faut réfléchir à des solutions alternatives car la claustration à long terme n'est pas tenable surtout pour les élevages de qualité.

Ces solutions peuvent consister soit dans le confinement sélectif et temporaire réservé aux zones et aux périodes à risque, soit dans la vaccination préventive. Il n'existe, à l'heure actuelle, pas de véritable consensus scientifique sur le rapport coûts / bénéfices de la vaccination préventive toutefois on peut estimer que, dans certaines zones où le confinement étanche aurait un coût économique et social exorbitant, la vaccination préventive constitue une option valable et une solution satisfaisante lorsqu'elle reste ciblée.

En France, près de 500.000 canards et oies ont été vaccinés et le premier bilan réalisé par le ministère de l'agriculture et la pêche montre que le coût direct comprenant la surveillance est proche de 0,90 euro par tête d'oiseau vacciné. En outre, des recherches sont en cours pour vérifier le niveau de protection obtenu en moyenne.

Il faut toutefois tenir compte des conséquences pour les filières qui ont été lourdes dans la mesure où de nombreux pays tiers ont fermé leurs portes aux volailles françaises et à leurs produits et que plusieurs chaînes de distribution ont exigé ne pas être approvisionnées en produits issus de canards vaccinés.

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