2. Les facteurs qui compliquent la lutte contre le chômage dans les ZUS

Au-delà de la présentation statistique des caractéristiques du chômage dans les ZUS, il convient de s'interroger sur les obstacles concrets qui compliquent les efforts pour faire baisser le chômage dans ces zones.

a) Le déficit d'implantation des entreprises

Concernant tout d'abord les facteurs qui peuvent expliquer la faiblesse des implantations d'entreprises dans ces quartiers, un premier problème concerne la difficulté que rencontrent les entrepreneurs pour trouver des locaux adaptés. L'offre de locaux commerciaux ou industriels y est, en effet, structurellement restreinte puisque la priorité a été initialement donnée dans ces quartiers aux logements.

La sécurité constitue également une difficulté. De nombreuses entreprises renoncent, en effet, à s'implanter du fait de la vulnérabilité du matériel et des marchandises qui seraient alors stockés dans un environnement insuffisamment sûr.

Enfin, la faiblesse, voire l'absence de moyens de transports collectifs desservant ces quartiers apparaît comme une contrainte supplémentaire qui aboutit à éloigner structurellement les entreprises de ces zones.

b) L'insuffisante formation professionnelle des chômeurs de ZUS

Les données statistiques présentées ci-dessus illustrent l'écart important qui existe en matière de formation entre les chômeurs issus de ZUS et la moyenne nationale en France métropolitaine. C'est un écart structurel qui se forme dès l'école primaire puisque la proportion d'élèves en retard de deux ans ou plus en classe de 6 ème est supérieure de trois points dans les établissements situés dans les quartiers difficiles.

Cet écart se confirme dans l'enseignement secondaire puisque si l'on observe le devenir des élèves de 3 ème qui ont été orientés vers une seconde professionnelle, on constate un taux de redoublement ou d'abandon sensiblement supérieur pour les élèves issus des ZUS.

Enfin, les taux de retard enregistrés en ZUS étant déjà significativement plus importants que ceux observés sur le reste du territoire, l'existence d'un écart supplémentaire en défaveur des garçons en fait une population particulièrement exposée au risque d'échec scolaire.

Par ailleurs, on notera également que les problèmes rencontrés peuvent être souvent extrêmement lourds comme la mission a pu le constater lors d'un déplacement à Montfermeil 81 ( * ) où le responsable de la mission locale lui a expliqué qu'un jeune sur cinq fréquentant la mission locale ne savait ni lire, ni écrire.

* 81 Le compte rendu de ce déplacement à Montfermeil, le 4 mai 2006, est reproduit en annexe du présent rapport.

Page mise à jour le

Partager cette page