c) Une police de proximité rénovée en synergie

L'un des responsables de la police entendu par la mission a considéré qu'il n'était pas souhaitable d'avoir une approche univoque de la sécurité consistant à mettre l'accent exclusivement sur la police de proximité, pour revenir ensuite à une action exclusivement répressive. Cette opposition entre les différentes natures d'intervention n'a pas lieu d'être. Les complémentarités doivent être privilégiées afin de parvenir à un équilibre.

Tous les élus et associations entendus en sont convenus : une police de proximité, dont le rôle n'est pas de faire de la répression, mais de rappeler et d'expliquer la règle -voire de l'indiquer pour certaines personnes en manque de repères, de jouer un rôle de « capteur d'information », et de réduire la fréquence du recours à l'intervention de la force publique, est indispensable. Les meilleurs indicateurs sont des gens sur le terrain, connaissant les populations -le président du comité des locataires, l'assistante sociale- ayant leur confiance et ressentant la manière dont évolue le terrain et capables de mobiliser tous les partenaires pour intervenir. Cette dimension de renseignement est essentielle, y compris en matière de police judiciaire.

La mission préconise de généraliser la pratique des référents policiers , déjà prévue pour les établissements scolaires, pour les syndics de copropriété, offices publics d'HLM ou assistantes sociales.

En outre, ainsi que l'indiquait M. Sebastian Roché lors de son audition, le concept de police de proximité doit évoluer : « Les pays où l'on trouve la police de proximité, comme les États-Unis et la Grande-Bretagne, sont les plus sévères du monde en matière de sanction pénale. Assimiler la police de proximité au travail social n'existe qu'en France (...) La police de proximité n'est pas l'accueil des plaintes ou des patrouilles de police, mais l'intégration des citoyens à la police et à l'organisation des priorités policières ».

La mission propose de repenser la police de proximité, en adaptant notamment ses horaires aux problèmes de terrain, en redéfinissant ses rapports avec la population et en réexaminant son implantation en liaison avec les communes concernées.

Néanmoins, l'action de la police ne saurait constituer l'unique solution à la surdélinquance des quartiers difficiles : elle n'intervient en effet qu'en bout de chaîne, après que toutes les autres ont échoué.

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