4. Quel est le coût médical et social de la dépendance aux JAH ?

Pour l'université du Manitoba, un joueur compulsif coûte en moyenne 56.000 dollars canadiens. La Canada Tax Foundation -Vaillancourt et Roy- évalue un coût qui oscille entre 560 et 52.000 dollars canadiens.

En 2000, au Québec, 175 des 960 sans abris hébergés dans les centres spéciaux étaient des victimes du jeu.

Pour Volberg -1994- (USA) : 13.000 dollars US par an et par joueur.

Pour Goodman -1994- (USA) : 13.200 dollars US par an.

Pour Tudwet -1994- (USA) : 46.000 dollars US.

Le Général Accounting Council -1998- (USA), estimait à 5 milliards de dollars US les coûts associés et les coûts de santé.

En France ? Rien sur le sujet comme sur le reste des jeux. Ceci est pour le moins décevant, même s'il est bien évident qu'il est extrêmement difficile de faire ces calculs.

Il est vrai que le champ est vaste : stress, incidents cardiaques, digestifs, hypertension artérielle, pertes d'emplois, chômage, poursuites judiciaires, etc !

Le chiffrage du coût de la dépendance est d'autant plus délicat qu'il s'agit de personnes qui, hormis la passion du jeu, sont susceptibles, de toute façon, d'être sujettes à d'autres pathologies nécessitant des soins onéreux (alcoolisme, tabac, drogues, troubles psychologiques...).

5. S'il s'agit bien d'un phénomène de société, qui retarde ou empêche sa reconnaissance ?

S'il est bien évident qu'il y a dans cette affaire un très regrettable « retard à l'allumage », il serait inconvenant de n'en faire grief qu'aux pouvoirs publics.

Concernant les psychiatres : Seuls ont été évoqués, jusqu'ici, ceux qui, justement, ont parfaitement compris, eux, le phénomène de la dépendance et oeuvrent de leur mieux.

Ce n'est pas le cas de tous ces spécialistes, et encore moins de leurs instances officielles.

La dépendance au jeu est encore classée par elles dans le même tiroir que la kleptomanie et la pyromanie (!), qui ne sont (chacun le sait) pas des phénomènes sociaux... Du coup, le système de santé français ne s'en soucie pas assez. Visiblement, « cela peut attendre » ou plutôt « il y a d'autres urgences ».

C'est faire bon marché des souffrances et du désarroi de tous ces « accidentés du jeu ».

Pour l'instant, en tous cas, « la volonté scientiste risque d'entraîner un retard dans la prise en compte de causes et de souffrances réelles », affirme M. Marc Valleur.

Votre rapporteur regrette, quant à lui, de ne pas être tout à fait d'accord sur ce point avec son confrère, il estime, en effet, pour sa part, qu'il s'agit non pas d'un risque de retard, mais d'un retard bel et bien réel, empêchant, en outre, de sensibiliser les pouvoirs publics au niveau nécessaire.

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