3. La prise en compte des JAH est-elle organisée et suffisante ?

A l'évidence, la réponse est non.

L'action la dépendance aux JAH est partielle, fragmentaire, totalement insuffisante.

Certains pouvoirs publics sont quasiment absents du terrain.

Les ministères concernés par les jeux tardent souvent à prendre la mesure du problème.

Les ministères de la santé et des affaires sociales attendent sans doute une orientation majeure.

Seuls des individus isolés, des associations, des sociétés compétentes et motivées sont, sur le terrain, démunis, fragiles et dépourvus d'appuis majeurs.

4. Conclusion

Nous sommes devant un phénomène de société ; celui-ci est loin d'être nouveau, mais il connaît une croissance considérable liée inéluctablement à l'évolution des jeux et à celle des conditions de vie actuelles .

Et comme tout ceci se développe à partir d'un désir inné et constant de jeux, parce que le jeu est une donnée éternelle de la nature humaine, il n'est peut être pas ridicule d'employer, à ce propos, le terme d'« épidémie ».

L'Etat, même s'il y met parfois « un certain temps », a toujours su réagir devant l'existence de fléaux médicaux ou sociaux (tuberculose, cancers, diabète, alcoolisme, tabagisme), parfois dès leur apparition (sida, obésité).

Le présent rapport réclame, pour la dépendance aux JAH, une attention identique.

Que l'on ne prétexte pas qu'il y a d'autres urgences, car on n'a jamais osé dire qu'un cancer posait davantage de problèmes qu'un autre, ou que l'hépatite B passait avant l'hépatite C.

Enfin, tout fléau social à un coût pour la collectivité. La dépendance aux JAH coûte et coûtera de plus en plus à la société.

Ici comme ailleurs, la prévention est le meilleur investissement , le meilleur placement que l'Etat puisse faire.

Votre rapporteur est médecin et il a vécu les difficultés rencontrées par une profession, formée à soigner, préoccupée de bien soigner, pour admettre que la prévention était une priorité et que les médecins devaient être les premiers à la promouvoir et à la pratiquer.

L'Etat, qui prône, et avec succès, la prévention (sans doute pas assez dans le domaine des conflits sociaux !), devrait s'attacher à ce que la prévention en matière de jeux d'argent et de hasard devienne une réalité de notre temps.

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