2. Le souci d'une utilité optimale

a) La prise en compte de l'environnement de la plate-forme

Les PFIL respectent un principe de non cumul entre aides redondantes : un porteur de projet, normalement, ne pourra prétendre à un prêt d'honneur, de la part d'une plate-forme, s'il a déjà reçu un soutien financier équivalent de la part d'une autre structure de soutien à la création d'entreprise.

Mais les PFIL ont d'abord le souci d'une appréhension positive de leur environnement institutionnel et économique. Ainsi, localement, des collaborations, parfois très étroites, sont mises en place , encouragées par « France Initiative Réseau » 38 ( * ) . Chaque plate-forme est susceptible de nouer des partenariats, formalisés ou pas, non seulement avec les autres PFIL de son territoire, mais aussi avec les autres opérateurs de l'aide à la création d'entreprise et, plus largement, avec l'ensemble des agents économiques. Des complémentarités tendent à se créer, notamment, avec les initiatives des collectivités territoriales, agences de développement économique ou « pépinières » d'entreprises par exemple. Un adossement physique n'est pas rare (cf. supra ) : votre rapporteur spécial, sur le terrain, a pu observer de réelles synergies.

Les autres structures de soutien à la création d'entreprise par le micro-crédit

Sur le « marché » de la création d'activité, par rapport à d'autres organismes présents sur le même territoire, les PFIL n'ont que deux vrais « concurrents » ; encore le public « cible » diffère-t-il légèrement .

Il s'agit, d'une part, des associations membres du réseau « Entreprendre » . Ce réseau pratique les mêmes types d'intervention que les PFIL, y compris l'octroi de prêts « d'honneur », à taux zéro, mais son soutien est spécifiquement orienté en faveur de projets « à potentiel », définis comme « ayant la capacité d'atteindre la taille d'une PME et susceptibles de créer en moyenne 13 emplois en 5 ans ». Comme on l'a indiqué plus haut, les PFIL apportent leur soutien à des projets plus modestes (2,2 emplois en moyenne). Actuellement au nombre de 33, ces associations sont fédérées par l'association « Réseau Entreprendre », créée en 1986 comme « France Initiative Réseau ».

D'autre part, il s'agit des antennes de l'ADIE (« Association pour le droit à l'initiative économique »). Créée en 1989, cette association dispose aujourd'hui d'un réseau de 110 antennes, représentant 380 points d'accueil répartis sur tout le territoire national. Elle pratique le micro-crédit, mais ses prêts, contrairement aux prêts d'honneur des PFIL et du réseau « Entreprendre », sont assorti d'intérêts, selon des taux réduits par rapport au marché. En outre, elle entend exercer son activité au bénéfice de « personnes exclues du marché du travail et du système bancaire classique », en vue de leur permettre de créer leur entreprise et leur propre emploi. Comme on l'a signalé déjà, en 2005, seuls 63 % des entrepreneurs aidés par les PFIL étaient à la recherche d'un emploi avant la mise en oeuvre de leur projet.

* 38 La « Charte éthique » de FIR énonce qu'« une plate-forme d'initiative locale se doit de reconnaître et de valoriser les compétences disponibles sur son territoire d'implantation, nouer avec elles des partenariats, développer leurs complémentarités et leurs synergies pour les mettre au service des créateurs, dans un projet cohérent et partagé ». Ce texte fait également valoir qu'« une PFIL est au service de solidarités collectives ; à ce titre, elle construit des solidarités : a) avec les autres PFIL de France Initiative Réseau ... b) avec les autres opérateurs de l'aide à la création d'entreprises ... c) entre tous les agents économiques de son territoire ».

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