DEUXIÈME PARTIE - AFRIQUE DU SUD

Principales données socio-économiques en 2005-2006

Population (OCDE 2006)

47,4 millions

Densité

39 habitants / km2

Croissance démographique (OCDE 2006)

0,4 %

Espérance de vie (estimation 2006)

42,7 ans

Taux d'alphabétisation (2005)

86,4 %

Indice de développement humain (PNUD, 2004)

0,653

PIB / habitant (OCDE 2005)

4.960 $

Taux de croissance du PIB (2005)

5 %

Taux d'inflation (2005)

3,9 %

Taux de chômage (2006)

28 % au sens du BIT

Déficit budgétaire / PIB (2006)

- 1,1 %

Solde exportations / importations françaises (2005)

900 millions d'euros

Communauté française (estimation)

Environ 8.500 dont 6.107 immatriculés

APD française (OCDE 2005)

35 millions $

Source : ministère des affaires étrangères

I. ÉLÉMENTS DE CONTEXTE ÉCONOMIQUE

Pays à revenu intermédiaire en croissance continue, la République sud-africaine (RSA) n'est pas encore parvenue à réduire les fortes inégalités qui la caractérisent.

Boycottée pendant l'apartheid, l'Afrique du Sud a renoué avec la croissance économique depuis le milieu des années 1990 et est considérée comme la « locomotive » économique du continent africain, avec un PIB supérieur à 200 milliards de dollars depuis 2004. Elle concentre 40 % du PIB de l'Afrique subsaharienne , soit un quart du PIB continental, et la province du Gauteng compte 350 des 500 sièges sociaux des plus grandes entreprises en Afrique. Marché en pleine expansion, la RSA est aussi devenue la principale porte d'entrée en Afrique australe.

Le gouvernement de l'ANC a mené depuis son arrivée au pouvoir une politique économique prudente, d'inspiration libérale et saluée par le FMI. La conjoncture favorable des années 2000 a facilité l'émergence d'une classe moyenne noire (un peu plus de 10 % de la population noire). L'économie du pays se caractérise néanmoins par sa dualité : une « première économie » développée (30 % de la population) et une seconde économie en partie informelle.

L'emploi précaire et les bas salaires tendent à se développer, creusant toujours davantage les inégalités héritées de l'apartheid. Il en résulte un taux de chômage très élevé (28 % selon le BIT, mais vraisemblablement plus proche de 40 %), une pauvreté de masse (la moitié de la population noire vit en dessous du seuil de pauvreté), et même une extrême pauvreté pour 10,5 % de la population (vivant avec moins de 1 dollar par jour), qui touche essentiellement les populations « historiquement défavorisés » (« historically disadvantaged people » - HDP). Plus d'une personne sur 5 bénéficie de prestations sociales.

Le gouvernement peine à mettre en oeuvre des programmes à la hauteur des besoins en matière d'accès aux services de base, d'infrastructures, de lutte contre le sida, de réduction des inégalités et de qualification de la main d'oeuvre. Le président Thabo Mbeki a confirmé en janvier 2006 la mobilisation de près de 60 milliards d'euros pour lutter au cours des cinq prochaines années contre la pauvreté et le chômage et améliorer les infrastructures au niveau provincial. La RSA cherche à mettre au service de cette politique les investissements liés à la préparation de la coupe du monde de football de 2010 et les retombées attendues de l'événement.

Le principal défi socio-économique de la RSA est le sida, qui touche un adulte sur cinq . L'espérance de vie a reculé de 14 ans depuis la fin de l'apartheid. Principalement sous l'effet du sida et des maladies opportunistes liées, le taux de mortalité a plus que doublé entre 1990 et 2004, selon l'UNICEF. La RSA est également confrontée à un niveau de violence et de criminalité très élevé . Les compagnies privées de sécurité prolifèrent en réponse à cette insécurité réelle ou perçue (300.000 employés contre 160.000 policiers).

La situation macro-économique se caractérise par une stricte maîtrise budgétaire et monétaire : faibles déficit (1,5 % du PIB, notamment en raison de capacités insuffisantes pour réaliser les dépenses programmées) et endettement (35 %), inflation contrôlée (4 %) et conforme aux objectifs fixés par la Banque centrale (3 à 6 %). Cette rigueur entretient la confiance des marchés internationaux, avec un rehaussement de la notation du pays en 2005. Les marges de manoeuvre budgétaire, accrues par la baisse des taux, ont permis au gouvernement d'opter depuis début 2004 pour une politique plus expansionniste, afin de relancer la croissance et la création d'emplois en prenant le relais d'une consommation intérieure forte mais dépendante de l'évolution des taux.

Malgré la persistance du chômage et de la pauvreté, l'ANC a pu faire valoir un bilan impressionnant d'investissement public en logements et équipements sociaux (« service delivery ») et le lancement de la politique de discrimination positive qu'est le Black Economic Empowerment (BEE). Initialement conçu comme un transfert de patrimoine, le BEE a été élargi en « Broad Based BEE » pour englober l'amélioration de l'emploi et des services aux populations historiquement défavorisées.

Des négociations entre partenaires sociaux ont abouti à des « chartes » sectorielles (mines, énergie, établissements financiers) visant à assurer la mise en oeuvre, avec des objectifs quantifiés, du BEE 26 ( * ) . Malgré certaines critiques à l'égard du BEE et de ses critères d'application dans un contexte de sous-qualification de la main d'oeuvre noire, les partenaires économiques étrangers - dont les entreprises françaises - se sont bien adaptés à ces réglementations.

* 26 A ces chartes sont attachées des fiches d'objectifs (« scorecards ») correspondant à une série de mesures d'impact concernant l'« empowerment » direct (participation des HDP au capital, positionnements hiérarchiques), le développement des ressources humaines (équité du recrutement, développement des compétences) et l'« empowerment » indirect (politique préférentielle de passation de marchés en faveur des fournisseurs HDP, investissement dans les entreprises HDP). Ces fiches servent de document de référence pour apprécier la contribution des entreprises à la politique Broad-Based BEE .

Les grandes entreprises des principaux secteurs de l'économie établissent des règlements internes, des déclarations d'intention et des mesures de performances selon la fiche d'objectifs et deviennent ainsi les partenaires de la nouvelle politique de BEE.

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