B. DES DÉSÉQUILIBRES PERSISTANTS ET DES RÉFORMES QUI TARDENT À ABOUTIR

Bien que le déficit budgétaire ait diminué, les recettes fiscales demeurent insuffisantes, avec 10,9 % du PIB en 2005 et une estimation par le FMI de 11,6 % en 2006. En application des mesures préconisées par le Fonds, les autorités du Laos ont augmenté les taxes sur le pétrole et le revenu, et s'attachent à recentraliser des recettes fiscales et douanières qu'elles avaient largement confiées aux gouverneurs des provinces. La position externe s'est légèrement améliorée, mais l'endettement extérieur, majoritairement (63 %) contractée auprès d'organismes multilatéraux, reste élevé et représente 80 % du PIB, soit le triple des exportations.

Les réformes économiques tardent à aboutir. La restructuration des entreprises publiques (qui selon les autorités ne représenteraient plus que 5 % du PIB) est à la fois insuffisante et cruciale. La Banque mondiale suit, en particulier, la restructuration de cinq entreprises dans les secteurs de l'eau, de l'électricité, du transport aérien, de la pharmacie et du bois. Par ailleurs les autorités laotiennes ont signé, début 2004, un accord pour la restructuration de huit autres entreprises publiques - dont les quatre plus grosses, avec notamment le projet de privatisation de Lao Airlines - et envisagent la privatisation d'une dizaine d'entreprises des secteurs énergétique, forestier et pharmaceutique. Avec l'appui de la Banque Mondiale et de la BAsD, les privatisations devraient être relancées à l'horizon 2008, bien qu'aucune réelle avancée concrète n'ait pour l'instant été enregistrée.

Prédominantes mais sous-capitalisées et grevées de créances non performantes, les banques publiques ne sont toujours pas en mesure de jouer leur rôle d'intermédiation et de financement de l'économie et pratiquent des taux dissuasifs. Leur santé dépend en grande partie de celle des entreprises du secteur public qu'elles soutiennent, lesquelles sont elles-mêmes tributaires des transferts budgétaires. Les barrières judiciaires à la saisie des nantissements ne facilitent pas la gestion de l'important problème des créances douteuses (estimées à la moitié de l'encours total de crédits). L'opacité demeure à maints égards au niveau de la banque centrale, et la mise en place d'outils de contrôle des ressources générées par les grands projets n'est encore qu'à peine évoquée par les institutions financières internationales.

La priorité accordée aux grands projets d'exploitation des ressources hydrauliques, minières et agro-forestières dans le développement économique du Laos soulève des craintes relatives, notamment, à la bonne gestion des revenus issus de ces projets . L'attitude du gouvernement issu des élections de 2006, plus propice au changement, semble néanmoins de nature à consolider et diversifier la croissance.

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