(4) Une filière exigeante pour les élèves et coûteuse pour l'Etat

Comme l'ont souligné aussi bien les étudiants que les parents d'élèves et les enseignants entendus par votre mission, les classes préparatoires constituent une voie d'études exigeante, qui suppose une forte motivation, de la rigueur intellectuelle et une grande capacité de travail.

En effet, selon une étude de l'Observatoire national de la vie étudiante (OVE), et comme le montre le tableau suivant, l'investissement en termes de temps de travail est le plus important dans les CPGE , qu'il s'agisse d'heures de cours (35 heures hebdomadaires) ou de travail personnel, en semaine ou le week-end (24 heures au total par semaine).

LA DISPARITÉ DES EMPLOIS DU TEMPS
EN PREMIER CYCLE D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Source : « La disparité des emplois du temps », étude de l'Observatoire de la vie étudiante (OVE) conduite par Mme Nadia Amrous, OVE Infos n° 11, mai 2005.

La contrepartie positive est que ces filières offrent un encadrement et un suivi qui n'ont pas leur équivalent à l'université.

Pour les représentants de la Conférence des présidents d'université (CPU), il y a là une source d'injustice et d'inégalité des chances entre les étudiants, puisque l'on offre ainsi aux meilleurs bacheliers - sélectionnés sur la base de leurs résultats scolaires - les conditions de travail les plus propices à leur réussite. Cela peut également avoir un effet pervers de concurrence, conduisant à un contournement des premiers cycles universitaires.

Les disparités en termes de moyens consacrés par étudiant ont en effet été soulignées à votre mission par de nombreux intervenants : alors que l'Etat dépense en moyenne 13 760 euros par étudiant en CPGE (soit une dépense globale évaluée à 1,1 milliard d'euros en 2004), 10 170 euros pour un lycéen et 12 300 euros pour un étudiant en section de technicien supérieur (STS), il ne consacre que 6 700 euros par an à un étudiant à l'université (hors IUT), soit près de deux fois moins .

Votre mission a noté avec intérêt l'annonce faite par le nouveau Président de la République et confirmée par la ministre de l'enseignement supérieur, Mme Valérie Pécresse, à l'occasion des débats sur le projet de loi relatif aux libertés des universités, d' augmenter de 50 % sur cinq ans le budget consacré à l'enseignement supérieur, soit un effort supplémentaire de cinq milliards d'euros.

Il est en effet impératif de combler un déséquilibre, unique au monde, qui handicape notre université, mais fragilise également l'architecture d'ensemble de notre système d'enseignement supérieur.

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