3. Un climat temporairement apaisé mais caractérisé par de fortes attentes

Peut-on parler d'un « malaise » actuel au sein de la gendarmerie ?

La rumeur d'un « malaise » au sein de la gendarmerie a été véhiculée sur certains sites Internet.

Le général Guy Parayre, directeur général de la gendarmerie nationale, lors de son audition devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, le 15 octobre 2007, avait affirmé qu' « il fallait faire preuve de prudence à l'égard de certaines rumeurs sur le malaise supposé au sein de la gendarmerie, notamment celles véhiculées sur Internet, qui s'apparentent à de véritables tentatives de déstabilisation, à l'image du site « gendarmes en colère », dont il est apparu que les principaux animateurs étaient en réalité des syndicalistes policiers agissant à titre personnel, des militants politiques ou des anciens gendarmes ayant fait l'objet de mesures disciplinaires. »

Il ajoutait plus loin : « L'immense majorité des gendarmes expriment leurs attentes dans le cadre des instances de participation et par la voie hiérarchique ».

Néanmoins, le groupe de travail considère que, si l'on ne peut pas véritablement parler de « malaise » au sein de l'institution, en tout cas qui soit comparable au climat des années 1989 ou 2001, il n'en demeure pas moins que la situation au sein de la gendarmerie demeure préoccupante.

Elle peut être résumée par la formule employée par les représentants des associations de retraités et d'anciens élèves de la gendarmerie lors de leur audition par le groupe de travail : un climat temporairement apaisé mais caractérisé par de fortes attentes.

En effet, à la différence des précédentes crises, qui tenaient surtout à un sentiment de manque de considération mais où la question des rémunérations n'était pas au centre des revendications, les attentes des gendarmes semblent aujourd'hui principalement porter sur la question salariale.

Ce sentiment a d'ailleurs été renforcé par la publication du premier rapport du Haut comité d'évaluation de la condition militaire, de février 2007, qui a relevé que la position des militaires en matière de classement indiciaire avait évolué moins favorablement que celui des corps appartenant à la police.

Ainsi, selon ce rapport, le salaire net mensuel moyen des sous-officiers n'a progressé que de 7,5 % entre 1990 et 2004 (passant de 1928 à 2072 euros), contre 10,9 % pour celui des professions intermédiaires de la police (qui est passé de 2305 à 2557 euros de 1990 à 2004).

A maintes reprises, les gendarmes ont dit attendre une revalorisation de leur rémunération et de leur grille indiciaire. Un réajustement à la hausse des salaires est largement demandé.

Conclusion : garantir une parité globale de traitement et de carrière entre les gendarmes et les policiers.

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