2. L'accès au baccalauréat est le fruit d'une histoire scolaire qui commence à s'écrire très tôt

Les études de la DEPP précitées permettent également de mettre en évidence l'influence de l'histoire scolaire des élèves sur leur accès ultérieur au baccalauréat, cette dernière tenant tout à la fois aux caractéristiques personnelles et au milieu dont il est issu.

L'histoire scolaire de l'élève a en effet un impact très net sur la poursuite d'études au-delà de la 3 e , puisque les jeunes qui connaissent déjà des difficultés à l'entrée en 6 e ou qui ont redoublé une ou plusieurs fois à l'école primaire sont peu nombreux à accéder au baccalauréat. A l'inverse, les élèves qui obtiennent les meilleurs résultats aux évaluations d'entrée en 6e ou qui sont « à l'heure » réussissent presque tous à l'obtenir.

3. Le genre influe également sur l'accès au baccalauréat

Votre groupe de travail a également noté avec une certaine surprise une très forte influence du genre des élèves sur l'obtention du baccalauréat. Celle-ci se traduit de deux manières : les filles sont moins souvent représentées dans les filières considérées comme les plus sélectives ; les garçons sont beaucoup moins nombreux à accéder au baccalauréat.

a) Un accès inégal aux filières les plus sélectives

Les filles sont ainsi très majoritaires dans deux des trois séries du baccalauréat général, mais restent minoritaires au sein de la filière scientifique. Ces données témoignent ainsi d'un phénomène désormais bien connu : la réussite scolaire des jeunes femmes est supérieure à celle des jeunes hommes, mais elles fréquentent moins souvent les voies qui, dans les représentations collectives, sont celles de l'excellence.

Source : Ministère de l'éducation nationale

b) Des garçons qui sont nettement moins nombreux à accéder au baccalauréat

Mais les inégalités génériques ont également un effet très net sur les résultats des garçons. Ils réussissent tout d'abord nettement moins bien que les filles à l'examen, comme en témoignent les taux de réussite au baccalauréat différenciés par genre, depuis longtemps particulièrement inégaux.

Source : Ministère de l'éducation nationale

Ces inégalités de réussite se traduisent mécaniquement dans le taux d'accès au baccalauréat selon le genre. Mais l'écart entre les garçons et les filles est tel qu'il ne peut à l'évidence s'expliquer par un moindre succès aux épreuves : il traduit également la surreprésentation des garçons parmi les élèves sortant du système scolaire avant la fin du lycée. Là encore, les inégalités d'accès au baccalauréat expriment largement des inégalités de destin scolaire antérieur , l'orientation vers les différentes filières, notamment professionnelles, se décidant par définition en amont du lycée.

Les garçons ont en conséquence 11,2 % de chances en moins d'accéder au baccalauréat que les filles, cet écart s'expliquant par un moindre accès au baccalauréat général et, dans une moindre mesure, au baccalauréat technologique, cette inégalité s'inversant s'agissant du baccalauréat professionnel.

Ces écarts prennent à présent des proportions inquiétantes et aux yeux de votre groupe de travail, il apparaît opportun de s'attaquer conjointement aux deux problèmes, en permettant aux filles d'accéder à toutes les filières, y compris à celles qui sont considérées comme les plus prestigieuses, et en attachant une importance toute particulière à la poursuite d'études des garçons au-delà de la 3e.

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