IV. REDONNER TOUT SON SENS AU BACCALAURÉAT

Le baccalauréat n'est pas que le couronnement de la scolarité secondaire. Il ouvre également les portes de l'enseignement supérieur et de la vie active et à ce titre il doit y préparer.

Tel n'est pas toujours le cas. Sans doute la diversification des filières permet-elle de préparer les élèves à suivre des études supérieures plus précises. Mais la persistance de l'échec en premier cycle montre que cet effort de préparation est encore insuffisant.

L'enseignement supérieur tire à présent les leçons de ces échecs en rénovant le fonctionnement de la licence et en s'efforçant d'améliorer la transition entre le secondaire et l'université.

L'enseignement secondaire doit s'engager dans un effort comparable, en rénovant le fonctionnement du cycle terminal afin de préparer l'entrée dans le supérieur.

Pour autant, la seule fin du baccalauréat n'est pas l'entrée dans l'enseignement supérieur. C'est pourquoi votre groupe de travail a souhaité insister fortement sur l'insertion que garantit l'obtention du baccalauréat professionnel. Celle-ci pourrait encore être favorisée si les bacheliers professionnels n'avaient pas le sentiment de « manquer quelque chose » en n'entrant pas dans le supérieur. Des garanties d'évolution et de repentir ultérieurs devraient donc leur être apportées.

C'est ainsi que le baccalauréat reprendrait tout son sens en remplissant au mieux sa triple fonction.

A. ÉTALER LES ÉPREUVES SUR DEUX ANS

Pour l'heure, l'organisation du cycle terminal du lycée ne dissocie pas clairement ce qui est de l'ordre de la fin de la scolarité secondaire et ce qui relève de la préparation à l'enseignement supérieur. Sans doute ces deux composantes sont-elles pour une part indissociables, mais elles pourraient en tout état de cause être mieux articulées.

Le baccalauréat a en effet vocation à garantir l'acquisition de connaissances et de capacités.

Il certifie donc :

- l'acquisition d'un certain niveau de connaissances dans les disciplines étudiées ;

- l'acquisition de méthodes de travail et de réflexion et le développement de capacités d'argumentation et de démonstration.

Le cycle terminal pourrait en conséquence être réorganisé autour de ces deux compétences :

- l'année de Première serait d'abord tournée vers l'acquisition de connaissances, qui serait sanctionnée par une première série d'épreuves ;

- l'année de Terminale aurait pour vocation principale d'initier les élèves aux méthodes ayant cours dans l'enseignement supérieur et de développer les capacités de réflexion et d'argumentation. Ce serait donc avant tout une année de maturation préparant au supérieur, où une place plus importante pourrait être laissée au travail personnel ainsi qu'au travail de groupe.

Au surplus, cette organisation permettrait de répondre à une difficulté soulignée par les proviseurs et les professeurs rencontrés par votre groupe de travail.

Ceux-ci lui ont en effet indiqué qu'en l'absence de souveraineté du conseil de classe de première, un nombre substantiel d'élèves auxquels les enseignants proposaient le redoublement passaient tout de même en Terminale, car ils préféraient la perspective de redoubler éventuellement l'année du baccalauréat à celle de refaire une première. Ce faisant, ils accumulaient les lacunes et compromettaient leurs chances de réussir le baccalauréat, y compris à la deuxième tentative.

Les mêmes interlocuteurs lui ont également fait part des problèmes que pouvait créer la dissociation entre le passage en Terminale et les résultats aux épreuves anticipées du baccalauréat. Certains élèves, pourtant admis en Terminale, obtiennent des notes très faibles à ces dernières sans se voir offrir la possibilité de les repasser, puisque la décision a déjà été prise de les laisser passer en dernière année. Du même coup, ils se retrouvent handicapés dès le début de la Terminale par des notes particulièrement basses, qui réduisent d'emblée leurs chances d'obtenir l'examen.

L'organisation du baccalauréat sur deux années permettrait de répondre à ces difficultés. Les élèves auraient en effet la possibilité de repasser en Terminale les épreuves auxquelles ils auraient échoué en fin de première, à la condition de suivre parallèlement les cours correspondants. Ainsi, ni les lacunes, ni l'obtention de notes faibles aux épreuves anticipées ne seraient irréversibles. Le volume d'enseignement de la Terminale devrait toutefois être adapté en conséquence.

Proposition n° 12 - Étaler les épreuves sur deux ans, en permettant aux élèves ayant échoué aux épreuves organisées en Première de les repasser en Terminale.

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