b) L'analyse sectorielle des « bastions » masculins et féminins de l'industrie et du tertiaire

Comme l'indiquent, sous un autre angle, les dernières statistiques publiées par l'INSEE, la féminisation des effectifs employés, en France, dans le secteur de la construction est inférieure à 10 % . Cette proportion est également inférieure au seuil de 25 % dans cinq secteurs majoritairement industriels : l'industrie automobile, des biens d'équipement, des biens intermédiaires, ainsi que l'énergie et les transports. En revanche, la féminisation dépasse 60 % dans les services aux particuliers et 75 % dans l'éducation, la santé et l'action sociale .

Actifs occupés selon le secteur d'activité en 2006 (en milliers)

Femmes

Hommes

Ensemble

Part des femmes
en %

Pourcentage de la population féminine occupée

Agriculture, sylviculture et pêche

259

670

929

27,9

2,2

Industries agricoles

231

380

611

37,8

2,0

Industries des biens de consommation

310

358

668

46,4

2,7

Industrie automobile

53

250

303

17,5

0,5

Industries des biens d'équipement

163

676

839

19,4

1,4

Industries des biens intermédiaires

328

1 019

1 347

24,4

2,8

Énergie

54

217

271

19,9

0,5

Construction

157

1 475

1 632

9,6

1,3

Commerce et réparations

1 523

1 797

3 320

45,9

13,0

Transports

243

802

1 045

23,3

2,1

Activités financières

464

330

794

58,4

4,0

Activités immobilières

192

165

357

53,8

1,6

Services aux entreprises

1 338

1 943

3 281

40,8

11,4

Services aux particuliers

1 343

850

2 193

61,2

11,5

Éducation, santé, action sociale

3 637

1 191

4 828

75,3

31,1

Administrations

1 396

1 329

2 725

51,2

11,9

Total

11 707

13 467

25 174

46,5

100,0

Note : résultats en moyenne annuelle

Champ : France métropolitaine, actifs occupés de 15 ans ou plus

Source : Insee, enquêtes emploi du premier au quatrième trimestre 2006

c) Depuis 1980, les femmes se sont massivement dirigées vers les créations d'emplois de service et de cadres

La progression de l'emploi des femmes est l'une des caractéristiques majeures de l'évolution du marché du travail au cours des 20 dernières années. Comme le souligne le Centre d'analyse stratégique, lors des deux dernières décennies, la tertiarisation de l'économie a été fortement portée par les femmes. Le nombre de femmes en emploi a progressé de 2 000 000 entre 1982 et 2002, tandis que celui des hommes n'augmentait que de 100 000 . Il apparaît également que la tendance à la féminisation des emplois se poursuit quelle que soit la conjoncture, contrairement à l'évolution du travail masculin, qui reste quant à lui, beaucoup plus lié à cette conjoncture du fait de la répartition sectorielle des emplois et de la baisse des embauches dans l'industrie.

L'enquête effectuée en 2004 par la DARES, qui s'intitule « 20 ans de métiers : familles professionnelles et grandes évolutions de l'emploi », rappelle que les domaines professionnels les plus créateurs d'emplois relèvent essentiellement du tertiaire : de 60 % de l'emploi total, au début des années 1980, les emplois de service sont passés à 75 % en 2002 . Au niveau des familles professionnelles, celles qui se sont le plus développées sont tout d'abord celles liées aux emplois familiaux . Par ailleurs, les emplois de cadres se sont également beaucoup développés : cadres administratifs, comptables, cadres financiers, mais aussi enseignants, employés administratifs, informaticiens, personnels d'études et de recherche. En revanche, les métiers de l'agriculture ont perdu beaucoup d'emplois, tout comme les familles professionnelles des ouvriers non qualifiés.

La DARES a quantifié, sur cette même période, la féminisation des métiers de cadres : « en 2002, 40 % des cadres sont des femmes. Certaines professions ont davantage contribué que d'autres à l'augmentation de la proportion de femmes aux postes de cadres (+ 790 000 femmes cadres sur les vingt dernières années), notamment l'enseignement (140 000 emplois), la formation et le recrutement (76 000 emplois), les cadres administratifs, comptables et financiers (140 000 emplois en 20 ans). Ces données posent la question de la répartition des femmes cadres dans l'ensemble de l'économie, sachant que la demande de cadres par les entreprises a connu une forte croissance (besoins croissants d'expertise et de technicité) et que, parallèlement, le niveau de formation des jeunes filles a beaucoup augmenté. »

En outre, en 20 ans, l'écart relatif du taux de chômage entre les hommes et les femmes a été divisé par quatre, de 80 à 22 %, en se stabilisant à partir de 1998-1999. Selon les statistiques de l'INSEE, en 1982, le taux de chômage s'élevait à 10,5 % pour les femmes contre 5,8 % pour les hommes ; en 2006, ces taux se chiffraient respectivement à 9,6 % et 8,1 %.

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