E. L'INDUSTRIE DE LA MICROÉLECTRONIQUE EN FRANCE : UNE SITUATION INCERTAINE

La France est l'un des pays européens les plus concernés par la microélectronique grâce à la présence d'entreprises comme STMicroelectronics, Freescale, NXP, ATMEL ou encore ALTIS, mais aussi grâce à l'existence de centres de recherche de renommée internationale.

En 2006, le secteur des composants électroniques en France a dégagé un chiffre d'affaires de 10,2 milliards d'euros et employé 55.800 personnes.

Pour autant, la situation de la microélectronique en France se différencie peu de celle en Europe et malgré des atouts certains, ce secteur apparaît en pleine réorganisation.

1. L'adoption de mesures permettant un soutien indirect mais efficace à l'industrie des semiconducteurs

Si la création des pôles de compétitivité et la réforme du crédit impôt recherche ne visaient pas exclusivement le secteur de la microélectronique, ce dernier bénéficie largement de ces deux réformes.

a) La création d'écosystèmes à travers les pôles de compétitivité

En 2004, le Gouvernement a décidé de lancer une nouvelle politique industrielle à travers les pôles de compétitivité.

Chaque pôle vise à rassembler sur un territoire donné les compétences des unités publiques et privées de recherche, des centres de formation et le savoir-faire des entreprises, dans une démarche partenariale destinée à dégager des synergies et promouvoir des collaborations sur des projets innovants.

Le succès des pôles dépend de quatre facteurs :

- la mise en oeuvre d'une stratégie commune de développement économique cohérente avec la stratégie globale du territoire ;

- des partenariats approfondis entre acteurs autour de projets ;

- la concentration sur des technologies destinées à des marchés à haut potentiel de croissance ;

- une masse critique suffisante pour acquérir et développer une visibilité internationale.

Quatre ans après leur lancement, 71 pôles de compétitivité ont été créés dont 7 pôles mondiaux et 10 pôles à vocation mondiale.

Or, parmi les sept pôles de compétitivité mondiaux, trois concernent plus ou moins directement le secteur des semiconducteurs 35 ( * ) , même si Minalogic, avec son cluster micro/nanotechnologie, est celui qui est le plus directement dédié à ce secteur.

Les pôles de compétitivité constituent ainsi :

- une source d'innovation : la proximité des intervenants stimule la circulation de l'information et des compétences et facilite ainsi la naissance de projets plus innovants ;

- une source d'attractivité dans la mesure où la concentration des acteurs sur un territoire donne une visibilité internationale ;

- un frein aux délocalisations : la compétitivité des entreprises est liée à leur ancrage territorial à travers leur intégration dans un écosystème performant.

* 35 Il s'agit de Systematic en Ile-de-France sur les logiciels et systèmes embarqués, de Solutions communicantes sécurisées en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (visant à concevoir et développer des solutions nouvelles qui intègrent composants, logiciels, réseaux et systèmes afin d'échanger et traiter des informations de manière sécurisée et fiable) et de Minalogic avec un cluster micro et nanoélectronique et un cluster « system on chip » embarqué.

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