IV. UN DYNAMISME NUANCÉ DES DÉPENSES PUBLIQUES D'INTÉRÊTS ET DE SUBVENTIONS

Les intérêts et subventions sont groupés dans une seconde catégorie retraçant les dépenses publiques de transferts : les transferts autres que sociaux.

Elle occupe une place seconde par rapport aux transferts sociaux avec un poids médian de 9,4 points de PIB en 1990 contre 16,2 points de PIB pour ces derniers.

- C'est également entre 1974 et 1982 que cette catégorie de dépenses publiques a le plus augmenté.

VARIATION DE LA PART DES « INTÉRÊTS VERSÉS, SUBVENTIONS
ET AUTRES TRANSFERTS » DANS LE PIB,
AU COURS DE TROIS PÉRIODES ENTRE 1960 ET 1990 - (EN POINTS DE PIB)

Source : Journal officiel n° 26, 1994

Ce constat vaut tant dans une appréciation relative (voir le tableau ci-dessus) qu'absolue (voir le tableau ci-dessous).

RYTHME MOYEN ANNUEL D'ÉVOLUTION DES INTÉRÊTS, SUBVENTIONS
ET AUTRES TRANSFERTS ÉCONOMIQUES EN VOLUME

(en %)

Source : Journal officiel n° 26, 1994

- Les dynamiques observées doivent plus à la progression des intérêts qu'à celle des subventions qui représentent pourtant le gros des dépenses en question .

RYTHMES D'ÉVOLUTION DES INTÉRÊTS VERSÉS PAR LES ADMINISTRATIONS
(EN % PAR AN)

Source : Journal officiel n° 26, 1994

RYTHMES D'ÉVOLUTION DES SUBVENTIONS ET AUTRES TRANSFERTS ÉCONOMIQUES VERSÉS PAR LES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
(EN % PAR AN)

Source : Journal officiel n° 26, 1994

Plus modérée que celle des subventions entre 1960 et 1974, la croissance des dépenses d'intérêt a été nettement plus rapide au-delà, même si le différentiel s'est réduit après 1982 .

- La dispersion des évolutions par pays est particulièrement forte dans cette catégorie de dépenses . En outre, s'agissant des intérêts, les variations d'une période sur l'autre sont de grande ampleur. Cette dernière caractéristique peut être attribuée à la volatilité de la dette publique et de son coût dans des périodes où les niveaux d'endettement était si modérés qu'une petite variation nominale pouvait entraîner une forte évolution apparente.

L'accélération des dépenses d'intérêt en France est notable : au dernier rang entre 1960 et 1974, la France se retrouve au deuxième rang entre 1982 et 1990. Elle partage ce parcours avec les États-Unis alors que l'Allemagne connaît un itinéraire inverse. Ce dernier pays connaît, en revanche, une situation singulière en matière de subventions économiques. Leur rythme de croissance (+ 7,2 %) s'emballe entre 1982 et 1990, se détachant nettement par rapport à la médiane (+ 1,22 % par an). Au cours de cette période, celle-ci poursuit le ralentissement constaté entre 1974 et 1982 (+ 4,2 % l'an contre + 7,5 % auparavant).

- Ces évolutions semblent marquer une tendance au retrait de l'interventionnisme microéconomique dans la plupart des pays envisagés dès lors que les subventions économiques peuvent être considérées comme l'un des principaux instruments de ce type d'intervention publique .

Le réglage macroéconomique prend de plus en plus le pas sur le pilotage microéconomique, au cours des années 1960 à 1990, ce dont témoigne le différentiel de croissance constaté aux bénéfices des intérêts .

Ces tendances se poursuivent jusqu'à nos jours.

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