3. Une croissance contrastée des dépenses relatives aux différents « risques » sociaux

a) Des évolutions variées selon les risques

En Europe, entre 1990 et 1999 , la croissance des dépenses sociales , exprimée en termes réels, a été variable selon les « risques » couverts .

CROISSANCE DES DÉPENSES SOCIALES PAR FONCTION
EN TERMES DE POUVOIR D'ACHAT, 1990-1999
(variation annuelle en pourcentage)

Source : La protection sociale en Europe 2001, Commission européenne

Quasiment nulle pour les dépenses d'indemnisation pour maladie ou pour chômage , elle a été d' une particulière ampleur s'agissant des dépenses liées à l'exclusion sociale (+ 5,7 % par an) et, à un moindre degré, pour le logement (+ 4,3 % par an).

Pour les autres dépenses sociales, la croissance s'est étagée entre 3,1 % (pour la santé) et 3,5 % (vieillesse et famille) .

b) De fortes particularités nationales

* Ces évolutions moyennes pour l'Union européenne, avec une inflexion du rythme d'évolution des dépenses sociales entre une première sous période (1990-1994) et sa suivante (1994-1999), se sont accompagnées d'une très grande diversité des situations nationales .

Appréciés par pays, les écarts à la moyenne de la croissance annuelle des dépenses, catégorie par catégorie, sont considérables .

ÉCARTS À LA MOYENNE ANNUELLE DES TAUX DE CROISSANCE
DES DÉPENSES SOCIALES DANS L'UNION EUROPÉENNE, ENTRE 1990-1999
(en points de croissance)

Maladie

Santé

Invalidité

Vieillesse

Famille

Chômage

Logement

Exclusion sociale

Belgique

- 1,3

- 0,8

+ 2,3

- 0,2

- 0,8

+ 1,7

Nd

- 1,6

Danemark

- 0,3

+ 0,3

+ 2,3

0

+ 0,8

- 0,9

- 0,8

- 2,5

Allemagne

- 1,2

+ 0,2

+ 3,7

- 0,5

+ 3,4

+ 0,9

- 0,8

- 1,8

Grèce

+ 0,1

+ 1,7

- 2,8

+ 0,4

+ 0,9

+ 8,7

+ 3,3

+ 7,4

Espagne

+ 2,7

+ 0,4

+ 0,1

+ 0,7

+ 2,4

- 0,9

+ 8,7

+ 6,1

France

+ 2,0

- 0,3

- 1,7

- 0,3

- 1,2

+ 0,5

- 0,3

+ 4,8

Irlande

+ 2,6

+ 6,1

+ 4,2

+ 0,1

+ 4,3

+ 2,5

+ 1,3

+ 3,4

Italie

- 1,8

- 0,8

- 3,1

+ 0,1

- 3,6

- 0,3

+ 2,1

- 1,9

Luxembourg

+ 5,6

+ 3,6

+ 5,0

+ 1,7

+ 8,2

+ 5,5

+ 7,6

- 1,8

Pays-Bas

+ 0,3

- 0,9

- 6,4

- 1,8

- 5,8

- 2,8

+ 0,9

+ 5,0

Autriche

+ 1,2

+ 1,2

+ 3,0

- 0,8

- 0,2

+ 5,7

- 5,1

- 2,5

Portugal

+ 0,8

+ 8,4

- 1,5

+ 6,3

+ 1,7

+ 10,7

- 10,8

+ 28,1

Finlande

- 1,3

- 2,6

- 1,5

- 0,1

- 1,3

+ 11,2

+ 8,6

- 1,6

Suède

Nd

Nd

Nd

Nd

Nd

Nd

Nd

Nd

Royaume-Uni

+ 2,2

+ 2,0

+ 2,6

+ 1,2

+ 0,8

- 3,0

+ 0,5

+ 1,5

Source : Commission européenne. Calculs de l'auteur.

* Hormis le cas particulier du Luxembourg qui, pour trois catégories (maladie, invalidité, famille) sur huit, est en tête des progressions, l' éventail des variations se déploie sur :

- 4,5 points pour la « maladie » entre la plus haute, l'Espagne (+ 2,7 points d'écarts à la croissance annuelle moyenne) et la plus basse, l'Italie (- 1,8 point) ;

- 11 points pour la « santé » (Portugal : + 8,4 points ; Finlande :
- 2,6 points) ;

- 10,6 points pour l'« invalidité » (Irlande : + 4,2 points ; Pays-Bas : - 6,4 points) ;

- 8,1 points pour la « vieillesse » (Portugal : + 6,3 points ; Pays-Bas : - 1,8 points) ;

- 10,1 points pour la « famille » (Irlande : + 4,3 points ; Pays-Bas :
- 5,8 points) ;

- 14,2 points pour le « chômage » (Finlande : + 11,2 points ; Royaume-Uni : - 3 points) ;

- 19,5 points pour le « logement » (Grèce : + 8,7 points ; Portugal :
- 10,8 points) ;

- 30,6 points pour « l'exclusion sociale » (Portugal : + 28,1 points ; Danemark et Autriche : - 2,5 points).

* Dans cet ensemble, la France ressort avec une évolution inférieure à la moyenne dans cinq catégories de dépenses (santé, invalidité, vieillesse, famille et logement). Elle ne se détache par le haut que pour la maladie (+ 2 points), le chômage (+ 0,5 point) et l'exclusion sociale (+ 4,8 points).

RÉPARTITION DES DÉPENSES COURANTES DE PROTECTION SOCIALE PAR FONCTION, 1999

Source : La protection sociale en Europe 2001, Commission européenne

* La diversité des évolutions par risque et par pays , qui est plus accusée que celle des dynamiques nationales de la protection sociale globale, traduit l'existence de particularismes nationaux relatifs à la structure des risques sociaux qui, sans surprise, ressortent comme des variables explicatives importantes des dépenses sociales .

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