E. DES CONSOMMATEURS MIEUX INFORMÉS ET PLUS RESPONSABLES

Pour conduire la filière pêche vers plus de responsabilité et de durabilité, les signaux qui seront délivrés aux professionnels par les consommateurs seront essentiels.

Sans diminuer en rien la responsabilité des pouvoirs publics et celle des pêcheurs et des mareyeurs, les consommateurs peuvent agir pour privilégier les espèces dont les stocks ne sont pas surexploités, pour acheter en priorité les produits issus de la pêche artisanale ou éco-certifiés, mais aussi en abandonnant certains comportements comme la consommation de poissons juvéniles et en adoptant une pratique éco-responsable lorsqu'ils pêchent pour leur loisir.

1. L'éducation du consommateur

a) Le risque d'une perte de la culture halieutique

L'éducation du consommateur est un enjeu important pour la filière pêche. On assisterait à une perte de la culture du poisson frais trop compliqué à acheter et à préparer au profit d'un produit prêt à consommer. Il y aurait une véritable rupture de la transmission entre les « ménagères » les plus jeunes et les plus âgées.

Plus généralement, dans un pays terrien comme la France, la culture de l'appréciation de la qualité du poisson et de la saisonnalité des différentes espèces a toujours été peu répandue mais s'est encore affaiblie avec l'internationalisation du commerce qui permet de disposer de toutes les espèces, ou presque, toute l'année. En cela, la consommation de poisson connaît la même évolution que les autres produits alimentaires.

Ces deux évolutions se conjuguent pour fournir un poisson prêt à consommer de qualité standard tout au long de l'année, l'équivalent d'une viande industrielle normalisée et à faible coût. Dans ce marché, le produit aquacole surgelé ou frais trouve pleinement sa place en filet, darne ou pavé aussi bien auprès des professionnels de la restauration que des particuliers.

Pourtant, toute démarche de qualité en matière de produits halieutiques doit passer par une rupture de cette mécanique d'achat grâce à une sensibilisation et un fléchage approprié.

b) Les initiatives de promotion d'une consommation durable

Au cours de ses investigations, votre rapporteur a pu constater que plusieurs démarches de ce type étaient d'ores et déjà à l'oeuvre sous forme de guide d'achat pour les consommateurs.

Dans ce cas, un organisme publie une liste des produits de la mer à éviter ou à favoriser.

Certaines sont le fait d'ONG comme la liste produite par le WWF :

Ce type de guide, déjà relativement complexe, n'est pas d'un usage très aisé. Il est pourtant très simplifié et se présente sous la forme d'un petit dépliant au format d'une carte de crédit. Il tient dans un porte-monnaie ou portefeuille. Les spécialistes trouveront cependant sans doute à redire au sujet de la promotion ou du rejet de certaines espèces.

D'autres initiatives existent. Certaines sont le fruit d'une collaboration locale entre la profession, les chercheurs et un musée océanographique comme à Boulogne-sur-mer. Nausicaa est sans doute l'un des lieux où cette démarche a été poussée le plus loin en relation avec le comité local des pêches et le laboratoire Ifremer Manche-mer du Nord.

La liste publiée est uniquement une liste d'espèces conseillées, il n'y a pas d'espèce « prohibée ». Ces conseils sont saisonnalisés et actualisés en fonction de la pêche. Des fiches scientifiques présentent les espèces concernées de manière succincte. Enfin, des propositions de recette sont faites ( http://www.nausicaa.fr/liste-pour-la-saison-article-233-fr.htm ). Il manque simplement un lien permettant de s'abonner et de recevoir automatiquement les conseils actualisés chaque saison.

Ces pages « Agir pour la planète » prennent la forme suivante pour l'hiver 2008 :

Liste pour la saison

Ces exemples montrent que des démarches d'éducation du consommateur en faveur d'une pêche plus durable existent et trouvent un certain écho.

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