B. PRÉCISIONS SUR LE CONTENU EN IMPORTATIONS DE LA CONSOMMATION

Il est impossible d'isoler directement, à partir des statistiques publiques, le strict contenu en importations de chacune des composantes de la demande , consommation des ménages, des administrations publiques, exportations et investissement. Cependant, certains travaux permettent d'approcher le contenu en importations de la consommation des ménages, en adoptant notamment une démarche par produit .

1. Du taux de pénétration macroéconomique à la mesure des importations par produit

a) Vue générale

Il est usuel de rendre compte de l'ouverture de l'économie française en rapprochant les importations du produit intérieur brut et de partir de cette donnée pour se former un jugement sur la sensibilité des importations aux évolutions de la consommation. Mais si le taux ainsi obtenu, qui approche désormais 30 %, peut rendre compte de l'ouverture de l'économie française aux importations, il ne peut pas être pris comme point de départ pour apprécier le contenu de la consommation en importation.

Pour ce faire, il convient d'imputer à chaque composante de la demande son contenu propre en importations afin de distinguer un contenu en importations (M) de la consommation (C), des investissements (I), des dépenses publiques (G) et des exportations (X).

Dès lors, soulignons que la référence n'est pas exactement le taux de pénétration des importations rapporté au PIB , mais le rapport entre les importations (M) et l'ensemble des composantes de la demande adressée en France, égale à C+I+G+X. Si le taux de pénétration « apparent » tend vers 30 %, le taux M / (C+I+G+X) tend alors vers 23 % 15 ( * ) .

Dans une telle approche, on pourrait penser à distinguer la part de chaque composante de la demande domestique directement satisfaite d'un côté par les importations, de l'autre par la production nationale pour aboutir à un contenu en importations de la consommation, de l'investissement et des dépenses publiques.

Mais, une telle méthode manquerait son but puisque l'ensemble des importations liées aux consommations intermédiaires nécessitées par la production nationale serait négligé. Dans ces conditions, on sous-estimerait les importations qu'implique réellement la satisfaction des différentes composantes de la demande. Par exemple, dans une telle approche, des exportations apparaîtraient, par construction, comme ne nécessitant aucune importation.

Il faut donc intégrer le contenu importé à tous les niveaux de production, via les consommations intermédiaires , si l'on veut rendre compte correctement des importations générées directement ou indirectement par les postes de la demande finale.

Cette opération, qui nécessite certaines hypothèses importantes (notamment que le contenu en importations des produits d'une branche d'activité est le même, que ses productions soient consommées, investies ou exportées), peut-être réalisée à partir des informations du tableau entrées-sorties de la comptabilité nationale qui retrace pour chaque ressource (hors les consommations intermédiaires toutefois) la part importée et les différents emplois de cette ressource (consommation, investissement, exportations...).

Les résultats obtenus confirment que les composantes de la demande sont inégalement « riches en importations » (voir infra étude de la DGTPE).

* 15 Si m est le taux de pénétration M / PIB des importations, on montre que :

M = (m/(1+m)) x (C+I+G+X).

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