2. Faire monter en puissance le dispositif existant de service civil

Bien que peu de jeunes aient exprimé leur souhait de rentrer dans le dispositif du service civil volontaire, votre rapporteur est convaincu, et les auditions menées par la mission ont renforcé ce sentiment, qu'il existe un désir d'aider chez une grande partie de la jeunesse. Or ce souhait de s'engager n'est satisfait par aucun mécanisme étatique et le manque de moyens et/ou de notoriété des associations ne leur permettent pas d'y répondre par elles-mêmes. C'est la raison pour laquelle la mission est pleinement favorable à ce que, selon la formule de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, un service civil soit « obligatoirement proposé aux jeunes ».

Le dispositif juridique existant paraît fonctionner de manière efficace et disposer de nombreux atouts. Il assure une réelle mixité et répond aux objectifs principaux que l'on peut fixer au service civil : outil de mixité républicaine, il satisfait à la fois une jeunesse désireuse de servir des causes nobles, lui permet d'acquérir une formation et des expériences utiles pour la vie professionnelle, et apporte à la société une « main d'oeuvre » motivée pour réaliser un certain nombre de missions d'intérêt général.

La montée en puissance du dispositif existant est donc aux yeux de la mission d'un intérêt prioritaire. Pour ce faire, les moyens doivent correspondre aux ambitions. Aujourd'hui, ce sont près de 20 millions d'euros qui ont été dépensés pour 3 000 volontaires. Si l'on souhaite passer à 50 000 jeunes, ce qui est rendrait le dispositif pleinement pertinent, ce sont près de 335 millions d'euros qu'il faudrait investir . Votre mission considère que cette somme pourrait être prélevée sur celle prévue pour financer les futurs emplois aidés supplémentaires annoncés par le Président de la République le 24 avril dernier, dans la mesure où le service civil correspond à un désir fort exprimé par la jeunesse, qu'il remplit des fonctions républicaines, et qu'il permet également d'apporter une formation aux jeunes concernés.

Le modèle italien paraît constituer un exemple particulièrement intéressant : il concerne 50 000 jeunes (200 000 seraient demandeurs annuellement), il coûte autour de 300 millions d'euros à l'Etat, et les évaluations dont il fait régulièrement l'objet sont extrêmement positives tant du point de vue des jeunes, que des citoyens et des associations. L'un de ses atouts majeurs, souligné par M. Luc Ferry lors de son audition par la mission, est de réunir des jeunes de tous les milieux en fonctionnant de manière collective : les organismes d'accueil montent des projets qui réunissent plusieurs jeunes et le bureau gérant le service national fait en sorte qu'une véritable diversité sociale puisse être réalisée.

Afin de parvenir à ce chiffre de 50 000 volontaires, l'Etat doit aussi mettre en place une communication spécifique. Au vu des habitudes culturelles des jeunes, une campagne télévisuelle et sur Internet apparaît comme un impératif pour atteindre des jeunes qui ne fréquentent pas les missions locales ni les associations.

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