C. VERS UNE « ORIENTATION ACTIVE », PLUS LISIBLE, PROFESSIONNELLE ET PRAGMATIQUE

1. Face à la crise, davantage prendre en compte les besoins des filières en tension

La situation alarmante de l'accès à l'emploi des jeunes a conduit la mission à s'efforcer de distinguer les composantes structurelles et conjoncturelles de la politique en faveur des jeunes. Plus que jamais les difficultés économiques actuelles conduisent à insister, au titre des mesures urgentes, sur l'inadéquation entre les offres et les demandes d'emploi . A cet égard, la mission estime nécessaire de rappeler, notamment à l'usage des personnels en charge de l'orientation, la décomposition des 989 375 projets de recrutement en 2009 telle qu'elle résulte de l'enquête Besoins en Main d'OEuvre (BMO) publiée par le Pôle emploi .

Réalisée en octobre-novembre 2008 dans les 22 régions métropolitaines et dans les 4 départements d'Outre-mer, cette enquête mesure les intentions de recrutement des employeurs. Elle est présentée comme exhaustive par ses auteurs et concerne l'ensemble des 1,5 million d'établissements affiliés à l'assurance chômage et fournit des indications au niveau de chacun des 379 bassins d'emploi.

Un million de projets de recrutement en 2009

La mission estime particulièrement nécessaire, dans cette période de crise, d'informer et de sensibiliser les jeunes sur les métiers en tension qui connaissent des difficultés de recrutement.

L'actualité récente conduit la mission à rappeler que le secteur de la restauration est un important gisement d'emplois pour les jeunes peu qualifiés, particulièrement pénalisés par la crise.

Le 28 avril 2009, à l'occasion des États généraux de la restauration , Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi :

- a rappelé que la négociation finale du 10 mars 2009 du Conseil pour les affaires économiques et financières, c'est-à-dire la formation du Conseil de l'Union européenne rassemblant les ministres des finances des États membres, dit « ECOFIN », avait finalement permis d'ajouter la France à la liste des 11 pays de l'Union européenne bénéficiant de la TVA à taux réduit de 5,5 % sur la restauration ;

- et souligné que ce « passage à 5,5 % représente pour l'Etat un coût annuel de 3 milliards d'euros presque le montant d'un porte-avions de nouvelle génération!» ;

- elle a enfin précisé les contreparties qu'impliquent cet effort financier : « le contribuable est donc généreux envers vous. En retour, il est naturel que vous vous montriez généreux envers les consommateurs, envers les salariés, et aussi envers vous-même, en investissant et en réinvestissant dans vos entreprises. C'est tout l'enjeu du contrat d'avenir que nous allons signer ensemble. »

S'agissant de l'emploi des jeunes, les investigations de la mission commune d'information corroborent le diagnostic sans concessions effectué par la ministre devant les professionnels : « le secteur de la restauration souffre d'une image parfois négative des conditions de travail de vos salariés. Le taux de rotation dans vos entreprises est élevé, le taux d'abandon en cours d'apprentissage également. Il est donc indispensable que les salariés soient mieux associés au développement de l'entreprise afin que votre profession retrouve une meilleure image. ».

La mission souligne qu'en cette période où l'emploi des jeunes est la priorité, le secteur de la restauration , qui compte plus de 185 000 entreprises et de 600 000 salariés, s'est engagé sur des objectifs précis : 40 000 créations d'emplois, dont 20 000 emplois supplémentaires pérennes et 20 000 jeunes en apprentissage, alternance ou contrat de professionnalisation . Elle veillera à ce que le Gouvernement communique au Parlement chaque année les résultats de l'évaluation précise des recrutements nets dans le secteur et de la comptabilisation des jeunes en apprentissage qui ont été annoncées.

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