B. FAVORISER, TOUT AU LONG DE LA SCOLARITÉ, LA TRANSMISSION D'UNE CULTURE ÉCONOMIQUE ET ENTREPRENEURIALE AUX ÉLÈVES

La mission est convaincue de la nécessaire généralisation des parcours de découverte et des stages, même si elle estime qu'elle ne saurait être considérée, à elle seule, comme l'alpha et l'oméga du rapprochement de l'école avec le monde du travail, qui passe aussi par d'autres voies.

Ainsi, l'intérêt des visites d'entreprises repose souvent tout autant sur celui des témoignages apportés par les professionnels que sur la découverte des installations, celles-ci étant d'ailleurs soumises depuis quelques années à des prescriptions renforcées en matière de sécurité. L'efficacité de ces parcours est par ailleurs liée à l'accompagnement des jeunes par les enseignants et l'organisation de séances de préparation en amont, ce qui n'est pas toujours le cas dans la pratique.

Il convient de conserver à l'esprit que ces stages ne sont qu'un des moyens de combattre les cloisonnements qui nuisent à l'ensemble du système éducatif, sociologique et économique français . La mission souligne que les élèves, les étudiants et les salariés vivent dans des univers de travail, de formation initiale ou continue trop séparés et qu'il conviendrait de multiplier les occasions de rencontres et de dialogue . A cet égard, une des raisons du succès de campus tel que celui créé par l'entreprise Véolia provient non seulement de ses structures de formation mais aussi des éléments dits « périphériques » aux stages : il est, en réalité, essentiel que le restaurant soit par exemple accessible à tous les stagiaires, apprentis, étudiants, ou salariés sans distinctions ou « compartiments » spécifiques.

En outre, au-delà des stages, il est logique de considérer que le développement de la culture sociale, économique et entrepreneuriale des élèves tout au long de leur scolarité passe aussi par le renforcement de celle de leurs enseignants et l'intervention de professionnels dans les classes.

1. Chiffrer les besoins en stages et systématiser la coopération entre établissements d'enseignement et entreprises pour les organiser

Lors de leur audition par la mission, les représentants du monde de l'entreprise ont chiffré à environ 800 000 le nombre de stages post baccalauréat et à 1,3 million le nombre de stages avant le baccalauréat , le Medef estimant que l'organisation des premiers ne suscite pas de difficultés particulières, notamment en termes de capacité d'absorption et d'accueil par les entreprises.

En revanche, prolongeant une remarque effectuée par les chambres consulaires, la mission déplore qu'en matière d'organisation des stages les établissements scolaires laissent parfois les élèves livrés à eux-mêmes , alors que les Instituts universitaires de technologie (IUT), par exemple, se mobilisent pour aider leurs étudiants. Cette remarque rejoint un constat général effectué par le directeur du CEREQ : en matière d'orientation et d'accompagnement personnalisé, l'enseignement secondaire apparaît encore en retrait alors que les progrès sont d'ores et déjà perceptibles dans l'enseignement supérieur. La mission estime par conséquent nécessaire que les collèges et les lycées intensifient les partenariats avec les organisations d'employeurs et les chambres consulaires : en particulier, les chambres des métiers, lors de leur audition, se sont dites tout à fait prêtes à répondre à d'éventuelles sollicitations des établissements scolaires pour organiser des stages de découverte.

La mission suggère que les établissements scolaires organisent des « bourses de stages ». En organisant ainsi les stages, ils favoriseraient l'égalité des chances en permettant à l'ensemble des élèves, y compris ceux dont les familles ne disposent pas de réseaux, de se familiariser avec les métiers qui suscitent leur intérêt ou, au moins, leur curiosité.

Par ailleurs, à plusieurs reprises, des sénateurs membres de la mission, constatant la difficulté des jeunes à trouver des stages, se sont demandé dans quelle mesure il ne conviendrait pas d'instituer une obligation pour les entreprises d'une certaine taille d'accueillir des stagiaires. Interrogé sur ce point, M. Alberto Lopez, directeur adjoint du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (CEREQ), s'est montré réservé à l'idée de forcer la main aux entreprises pour accueillir davantage de stagiaires, en estimant souhaitable d' inclure dans la formation des salariés occupant des postes d'encadrement l'acquisition de la « culture du stage », dans l'intérêt bien compris de développement du vivier de recrutement de leur entreprise.

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