(c) La diversification des activités

L'agriculture est marquée dans les DOM par la prédominance d'un nombre limité de cultures qui rend le secteur vulnérable. En dépit du rôle pivot de ces productions traditionnelles, il revient aujourd'hui aux acteurs locaux, collectivités territoriales et chambres consulaires, de soutenir la diversification des activités agricoles .

Celle-ci a déjà commencé : d'après les données fournies par le ministère de l'agriculture, les productions de diversification (fruits et légumes, horticulture, plantes aromatiques, élevage,....) occupent une place prépondérante dans les exportations agricoles (66 % à La Réunion, 64 % en Guadeloupe et 49 % en Martinique).

La mission estime que la diversification des activités agricoles et piscicoles doit être poursuivie.

L'aquaculture a ainsi un véritable potentiel, notamment à La Réunion et en Martinique. À La Réunion, cette activité très récente - elle a été lancée en 2003 - pourrait être développée en s'appuyant, comme l'ont souligné les professionnels de la pêche, sur des transferts d'innovations technologiques, sur la sélection de modèles de production respectueux de l'environnement et adaptés aux sites ou encore sur le lancement de produits de niches associés à une démarche qualité.

La diversification résulte parfois de l'impossibilité de continuer à exploiter les terres dans les mêmes conditions : dans les départements antillais, il est ainsi nécessaire aujourd'hui d'assurer la reconversion des terres victimes de la pollution aux produits organochlorés (notamment le chlordécone) utilisés afin de limiter les attaques de parasites du bananier. Près de 15 000 hectares de terres agricoles seraient touchés par cette pollution : le rapport de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, « Les pesticides aux Antilles : bilan et perspectives d'évolution » 102 ( * ) , indique que les surfaces moyennement et fortement contaminées représentent 8300 hectares en Guadeloupe et 8 710 hectares en Martinique.

Votre rapporteur ne peut que saluer les initiatives déjà prises par certains acteurs locaux afin d'assurer une reconversion de ces terres. Ainsi le conseil général de Martinique a acheté près de 75 hectares de terres polluées à la chlordécone afin d'y installer le pôle d'excellence rurale (PER) « Horticulture en aide au territoire » . La production de fleurs tropicales constitue en effet un marché très porteur à l'exportation et présente un potentiel important dans ces départements. Le pôle produit également des roses à destination du marché local.

Proposition n° 31 : Soutenir la diversification des activités agricoles

* 102 Rapport sur l'évolution de la chlordécone et des pesticides aux Antilles : bilan et perspectives d'évolution, rendu au nom de l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques par Mme Catherine Procaccia et M. Jean-Yves Le Déaut, 24 juin 2009.

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