(3) L'État doit accompagner l'action des acteurs locaux par un certain nombre d'initiatives

Outre l'action des acteurs locaux afin de soutenir le développement de l'agriculture et de la pêche, il revient à l'État de les accompagner par un certain nombre d'initiatives.

(a) Un préalable : assurer un environnement favorable aux activités piscicoles.

Il revient à l'État d'assurer un environnement favorable au développement de l'agriculture et de la pêche. Cette mission est notamment essentielle dans le secteur de la pêche : il s'agit d'assurer la protection de la ressource halieutique et le respect des zones de pêches.

Les services des affaires maritimes mènent une action soutenue en la matière : en 2008, la direction des affaires maritimes guyanaise a ainsi saisi 28 navires, 68,5 kilomètres de filets de pêche et 33 tonnes de poissons, des données illustrant l'ampleur du problème. Aujourd'hui les services guyanais réorientent d'ailleurs leur action en ciblant le matériel onéreux (les filets, la glace, la cargaison) plutôt que les embarcations.

Au vu des enjeux, la mission estime que l'action de l'État dans ce domaine doit être renforcée .

Il faut tout d'abord assurer la protection de la ressource halieutique : les menaces pesant sur la ressource halieutique dans les DOM nécessitent un contrôle strict des bateaux par les services de la direction des affaires maritimes, notamment face aux pratiques de pêche illégale. Cette dernière représenterait entre 20 et 30 % des débarquements en Guyane. Afin d'être en état d'effectuer ces contrôles, ces services doivent être dotés des moyens suffisants.

Ces services doivent également assurer le respect des zones de pêche, mission étroitement liée à la précédente.

Comme a pu le constater la mission en rencontrant les pêcheurs des différents départements, la question du respect des zones de pêche est très sensible dans les départements français d'Amérique, avec des difficultés et des tensions régulières entre pêcheurs de la Guadeloupe et de la Dominique comme entre pêcheurs de la Martinique, de la Dominique et de Sainte-Lucie.

En Guyane, la situation est encore plus grave : les zones de pêche françaises sont véritablement « pillées » par les pêcheurs des pays voisins (Brésil et Surinam). On estime que les prélèvements opérés par les embarcations de ces pays sur les stocks de poissons atteignent près de 3 000 tonnes par an et pourraient menacer à terme l'équilibre biologique de la ressource halieutique.

Aux yeux de votre rapporteur, il apparaît donc essentiel que l'action de l'État en matière de préservation de la ressource halieutique et de respect des zones de pêche soit renforcée .

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