2. Comment aider le Yémen ?

La capacité des Occidentaux à aider le Yémen est limitée et les Saoudiens sont fatigués de verser de l'argent à un régime aussi corrompu. Les pays du Golfe s'en soucient peu et préfèrent importer de la main d'oeuvre du Pakistan et de l'Inde plutôt que d'ouvrir leurs frontières aux travailleurs yéménites. Lors de la réunion à Londres, en novembre 2006, du groupe consultatif de la Banque mondiale sur le Yémen, des promesses d'aide de l'ordre de 5,3 milliards de dollars, confirmées lors de la réunion de suivi du 4 février 2008, ont été faites pour la période 2007-2010. L'Arabie saoudite s'est engagée à hauteur d'un milliard de dollars, le Qatar pour 500 millions, de même que les Emirats Arabes Unis. Les pays européens ont participé à l'effort général. La situation n'en reste pas moins préoccupante et incite à reconsidérer la politique d'aide à ce pays.

A défaut d'une intégration véritable du Yémen au sein du CCEAG, que ses membres ne semblent pas prêts à envisager, il serait souhaitable que ces pays ouvrent leurs portes aux travailleurs yéménites. Les puissances occidentales pourraient s'engager dans la mise en oeuvre de projets visant à consolider l'Etat : construction d'écoles, routes, formation de policiers et de fonctionnaires. En contrepartie, les donateurs pourraient tenter d'imposer une solution négociée à la rébellion houtiste et déployer des observateurs dans le sud afin d'y assurer un meilleur respect des libertés publiques.

Afin de mettre en oeuvre une stratégie d'ensemble, une nouvelle conférence internationale pourrait être organisée. Le potentiel de développement de ce pays n'est pas négligeable, notamment dans le domaine du tourisme, mais exige au préalable le rétablissement d'un minimum de sécurité.

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