B. LA STABILISATION 2007-2009

Au début de 2007, la situation, qui n'avait cessé de s'aggraver, paraissait s'orienter vers une guerre civile inter-confessionnelle. Or, c'est à partir de la deuxième moitié de 2007, que le cours de l'histoire commença à s'inverser. Un processus de stabilisation se développa sur un triple plan : sécuritaire, politique et national.

1. La stabilisation sécuritaire

Les indications données tant par les autorités irakiennes que par le commandant en chef américain, le général Raymond T. Odierno, avec qui la mission a pu s'entretenir dans son bureau installé au Camp Victory , dans un des somptueux palais construits par Saddam Hussein, où l'état-major américain a pris ses quartiers, convergent. Quatorze provinces sur les dix-huit que compte l'Irak sont désormais considérées comme sécurisées. Quatre ne le sont pas encore, mais seraient en bonne voie de le devenir. Elles sont situées au nord et à l'est du pays. Il s'agit principalement de Mossoul et sa région et de la province de Diyala, frontalière avec l'Iran. A Bagdad, le chiffre des morts est passé de cent à dix par jour.

D'où vient cette amélioration aussi spectaculaire qu'inattendue ? Deux raisons principales l'expliquent.

En premier lieu, le renforcement du dispositif militaire américain. Les 30 000 soldats supplémentaires déployés en Irak, dans le cadre du surge , (le sursaut) décidé par George Bush, permirent d'occuper durablement les zones d'où les insurgés avaient été chassés, empêchant qu'ils ne s'y réinstallent comme ils en avaient pris l'habitude. Ces nouveaux effectifs permirent aussi la reconquête de Bagdad et sa pacification. Moktada Al-Sadr dut quitter la capitale après que son « armée du mahdi » eut été défaite par les forces américaines.

Un deuxième facteur, sans doute le plus important, explique le retournement de la situation : le ralliement aux Américains des principales tribus sunnites. Insupportées par les attentats aveugles contre la population civile perpétrés par Al-Zarkaoui, elles changèrent de camp, contraignant « Al-Qaïda », en Mésopotamie, à abandonner les zones où elle s'était implantée. Les tribus qui se mirent au service des Etats-Unis obtinrent une solde de 300 $ par homme et par mois. De sorte que l'armée américaine disposa d'une force nombreuse de supplétifs.

Une partie du mérite de l'opération revient au commandant en chef américain de l'époque, le général Petraeus. C'est à son initiative que les tribus sunnites créèrent des « conseils de réveil », les Sahwas, qui rassemblent aujourd'hui à peu près 100 000 hommes armés et rémunérés par les Etats-Unis.

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