III. LA DIVERSIFICATION DE L'APPROVISIONNEMENT ÉNERGÉTIQUE

La dépendance énergétique de l'Union européenne est relativement importante et s'est accrue entre 1997 et 2007. Toutefois, en la matière également, la situation est contrastée selon les États membres, comme le montre le tableau ci-dessous :

Dépendance énergétique

(en %)

1997

2007

Allemagne

59,9

58,9

Autriche

67,3

69,1

Belgique

76,9

77,2

Bulgarie

52,7

51,9

Chypre

98,3

95,9

Danemark

17

-25,4

Espagne

72

79,5

Estonie

33,3

29,9

Finlande

56,1

53,8

France

48,9

50,4

Grèce

66,9

67,3

Hongrie

52,8

61,4

Irlande

77,2

88,3

Italie

81

85,3

Lettonie

60

61,5

Lituanie

56,7

62,3

Luxembourg

98,4

97,5

Malte

100

100

Pays-Bas

26,8

38,6

Pologne

6,4

25,5

Portugal

84,1

82

République tchèque

24,7

25,1

Roumanie

32,6

32

Royaume-Uni

-15,4

20,1

Slovaquie

74,3

69

Slovénie

55,3

52,5

Suède

38,4

36,1

Union européenne (27 pays)

45

53,1

Source : Eurostat

NB : L'indicateur est le ratio entre les importations nettes et la somme de la consommation intérieure brute d'énergie et des réservoirs.

En dix ans, la situation individuelle des États membres a relativement peu évolué, à l'exception du Royaume-Uni, qui est passé de l'indépendance énergétique à la dépendance, tandis que le Danemark a connu une évolution inverse. La France présente une dépendance énergétique inférieure à la moyenne européenne, en raison de l'importance de son parc nucléaire.

Il est peu probable qu'à l'avenir, la dépendance énergétique de l'Union européenne s'améliore, ce dont la Deuxième analyse stratégique prend acte.

A. TIRER LES LEÇONS DE LA CRISE GAZIÈRE DE JANVIER 2009

La Deuxième analyse stratégique met l'accent, de façon tout à fait justifiée, sur la nécessité de diversifier au maximum à la fois les sources d'énergie et les voies d'approvisionnement , dans un contexte marqué par la multiplication des interdépendances et l'accroissement des incertitudes, en particulier sur le prix des matières premières. La sécurisation des approvisionnements est d'autant plus indispensable que 70 % du gaz consommé en Europe traverse au moins une frontière. Or, l'Europe, à l'avenir, continuera d'importer une part croissante de l'énergie qu'elle consomme. Grâce à sa situation géographique, elle peut tirer parti d'un ensemble de fournisseurs diversifiés.

La crise gazière de janvier 2009 a montré que les pays qui avaient le moins souffert de ses conséquences étaient ceux qui avaient diversifié leurs sources d'approvisionnement, tandis que ceux qui étaient très dépendants du gaz russe avaient été beaucoup plus touchés. C'est la première fois, par exemple, qu'un différend gazier russo-ukrainien a entraîné des coupures de chauffage en Slovaquie.

De ce point de vue, la Deuxième analyse stratégique tire aussi les conséquences des limites de la conception qu'affichait habituellement la Commission de la dépendance énergétique, qui pourrait être qualifiée d' « harmoniste » par opposition à une conception « conflictualiste ». Si la Commission demeure « harmoniste » par nature, elle se voit contrainte de s'immiscer dans la gestion des rapports de force qu'engendre l' utilisation de l'énergie à des fins politiques .

Page mise à jour le

Partager cette page