3. Une recherche en matière d'obésité qui reste largement axée sur les aspects fondamentaux

A la lecture des orientations stratégiques de l'Institut Circulation, Métabolisme, Nutrition, il apparaît que la recherche française sur l'obésité privilégie essentiellement les aspects fondamentaux, notamment moléculaires et génétiques. De même, un accent particulier est mis sur l'analyse physiologique des pathologies liées à l'obésité (diabète de type 2, hypertension, stéatose hépatique, insulinorésistance, hyperlipidémie, etc.).

Les recherches en matière de neurosciences et de comportements alimentaires ne figurent pas dans le coeur du projet de cet ITMO.

Ce sentiment a été confirmé à travers les visites de laboratoires réalisées par votre rapporteur dans toute la France et ses rencontres avec les chercheurs. La recherche en matière de nutrition n'apparaît plus comme une réelle priorité de l'INSERM.

Au contraire, l'INRA a fortement investi dans ce domaine comme en témoignent l'expertise collective de 2007 sur la consommation des fruits et des légumes dans l'alimentation, enjeux et déterminants de la consommation, et l'expertise collective de 2010 sur les comportements alimentaires.

En outre, dans le cadre de la mise en place de grands programmes à l'INRA, un "métaprogramme" intitulé "Déterminants et Effets des Pratiques
Alimentaires" est en cours de construction, qui s'appuiera sur
les résultats de l'expertise collective sur les comportements
alimentaires. Ce métaprogramme s'intéressera aux conséquences de
l'obésité et du syndrome métabolique dans différentes populations, à travers une approche multidisciplinaire, intégrant notamment les sciences humaines et
sociales.

Puisque l'Institut Circulation, Métabolisme, Nutrition est « cogéré » par l'INSERM et l'INRA, il faudrait donc rééquilibrer le poids de ses trois composantes en accordant une place plus importante au volet « nutrition ».

D'une manière générale, les aspects comportementaux, sociaux, économiques et environnementaux (alimentation et activité physique) ainsi que ceux liés aux neurosciences et au marketing sont beaucoup moins soutenus financièrement.

De même, alors que de lourds investissements sont réalisés dans le domaine des « omiques », le phénotypage clinique 40 ( * ) , pourtant indispensable à l'interprétation des données des « omiques », est souvent sous-financé.

Il convient donc de s'assurer que ce type de recherches soit reconnu à leur pleine valeur et soutenu financièrement.


* 40 Le phénotypage clinique correspond à une étude approfondie des caractéristiques du sujet, notamment les caractéristiques métaboliques.

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