III. UNE CONTRIBUTION ENCORE TROP LIMITÉE DANS LA GESTION DE « L'APRÈS CRISE »

Une troisième phase s'ouvre avec l'après-crise, la fin des combats pour ce qui est des OPEX ou la fin des interventions d'urgence et des secours, pour ce qui est des crises sur le territoire national. S'ouvre alors une phase de rétablissement, de retour à la normale, qui sollicite très fortement les pouvoirs publics alors même que la mobilisation des autorités politiques comme de l'opinion publique s'estompe naturellement. Dans ces circonstances, les réserves peuvent constituer un renfort en nombre et en compétence.

A. LE RÔLE DES RÉSERVES DANS LES OPÉRATIONS CIVILO-MILITAIRES

Il est désormais établi que la résolution des crises nécessite une approche globale s'exerçant dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance et du développement économique et social. Encore à l'état de concept, cette approche interministérielle nécessite d'être précisée puis déclinée en procédures acceptés de tous les acteurs potentiels de la résolution des crises, civils et militaires, institutionnels et non institutionnels. Elle fait toujours l'objet de travaux au sein de l'UE et de l'OTAN. Néanmoins, c'est déjà une réalité sur le terrain, comme l'attestent les opérations actuelles en Afghanistan.

Dans le triptyque de l'approche globale, le rôle des armées se limite par définition au volet sécuritaire, même si dans l'urgence des premiers jours d'un engagement, une force déployée peut être amenée à porter assistance en agissant au-delà du domaine spécifiquement militaire.

Néanmoins, du déclenchement des opérations jusqu'à la sortie de crise, les armées font face à la nécessité de faire accepter leur présence et leur action au sein des populations civiles auprès desquelles elles agissent, voire avec lesquelles elles interagissent. C'est l'objet des actions civilo-militaires (ACM), partie intégrante des opérations. Avec les ACM, les armées n'ont pas vocation à se substituer aux organisations civiles dont l'assistance aux populations est la vocation première (OI, ONG et OG). Mais elles agissent en coordination avec elles.

Les ACM ne relèvent pas à proprement parler de la sortie de crise. Elles sont un complément indispensable aux opérations spécifiquement militaires. Néanmoins leur rôle croît au fur et à mesure que se met en place la phase de stabilisation dont la réussite déterminera ou non le succès de l'opération.

La mise en oeuvre des ACM exige un panel de compétences très large, susceptible d'être déployé pour des durées variables. Pour les armées, cela suppose de recruter des compétences au-delà du champ strictement militaire. Comme le souligne le Livre blanc : « les forces déployées doivent, sans se substituer ou sans concurrencer les organisations civiles, disposer des moyens propres pour mener des actions civilo-militaires au profit des populations. Celles-ci concernent en particulier le domaine sanitaire et les investissements de proximité. À cette fin, les armées développeront leur savoir-faire dans ce domaine de l'action civilo-militaire, devenue indissociable de l'action militaire stricto sensu. »

Dans ce contexte, le recours aux réservistes est une solution pertinente qui vient renforcer les effectifs des forces d'active. C'est à cet effet que le Groupement interarmées des actions civilo-militaires (GIACM) de Lyon dispose d'un vivier de 359 réservistes et d'une base de données recensant des spécialistes de haut niveau. Parmi ces réservistes, 83 sont identifiés comme d'éminents experts, spécialistes de l'administration, issus du corps préfectoral, ingénieurs ou économes, spécialistes du développement agricole susceptibles de diriger des opérations civilo-militaires complexes.

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