2. Une interdépendance économique réelle

La Russie demeure néanmoins le premier partenaire commercial de la Lettonie et de la Lituanie. Cette relation privilégiée n'est pas uniquement liée à la dépendance énergétique des ces deux États à l'égard de la Russie. Le voisin russe concentrait ainsi en 2010 plus de 15 % des exportations lituaniennes et lettones. Celles-ci concernent, côté lituanien, les produits agricoles et alimentaires (20 % des exportations vers la Russie), les équipements mécaniques et électriques ainsi que les véhicules automobiles. Les exportations lituaniennes vers la Russie ont d'ailleurs crû de près de 57 % en 2010. La Lettonie exporte, quant à elle, des équipements mécaniques et électriques (18 % des exportations en 2009), des produits agroalimentaires (26 %), mais aussi chimiques et pharmaceutiques (16 %) et plastiques (7 %). Les Lituaniens sont, en outre, les premiers investisseurs étrangers dans l'enclave de Kaliningrad.

La Russie demeure par ailleurs un investisseur important au sein de ces deux pays. La Lettonie est, ainsi, largement exposée aux capitaux russes. 403 millions d'euros ont ainsi été investis par les Russes en 2010 dans les secteurs de l'énergie (26,7 % des investissements directs russes en Lettonie), des transports (13,2 %), ou immobilier (5,2 %). Le secteur bancaire est également lié aux dépôts et aux investissements russes (37,5 % des investissements directs). Le cas de la Banque Parex est assez révélateur du poids des investisseurs issus de la Russie et de ses partenaires de la Communauté des États indépendants dans le système financier letton. L'effondrement de cet établissement a notamment résulté du retrait massif des capitaux russes, mais aussi ukrainiens, biélorusses ou kazakhs. Une large partie des investissements chypriotes en Lettonie est, de surcroît, d'origine russe, les capitaux transitant en effet par cette île. A cet égard, Chypre est le huitième investisseur étranger en Lettonie en 2010 avec près de 377 millions d'euros.

La Lituanie enregistre également ces dernières années une forte progression des investissements russes sur son sol, Moscou détenant, au 1 er janvier 2010, 6,5 % du stock d'investissements directs (623 millions d'euros). Le secteur énergétique est, bien évidemment, le premier destinataire de ces fonds, comme en témoigne le poids de la société russe Gazprom dans le réseau électrique et gazier local.

Les deux pays jouent par ailleurs un rôle indéniable en ce qui concerne le transit vers la Russie d'un certain nombre de produits et inversement. Les ports de Klaïpeda en Lituanie et ceux de Ventspils, Riga et Liepaja en Lettonie jouent à plein leur rôle d'interface vers la Russie quand bien même celle-ci a mis en oeuvre depuis 2001, une stratégie visant à développer les ports dont elle dispose sur la mer Baltique. Riga comme Vilnius entendent par ailleurs renforcer leurs connexions avec le voisin russe en vue de mettre en place une nouvelle route de la soie, ferrée, à destination de l'Asie centrale.

Avec ses ports, moins soumis au risque d'emprise par les glaces que les ports russes, son projet de liaison TGV entre Riga et Moscou et l'aéroport international de Riga, la Lettonie dispose, à cet égard, d'avantages indéniables.

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